« Comme tous les Etats de notre pays, le Minnesota* a vu le jour dans le sang, par la dépossession et l’asservissement. Les officiers de l’armée des Etats-Unis ont acheté et vendu des personnes réduites en esclavage, y compris un couple marié, Harriet Robinson et Dred Scott. Nous sommes marqués par notre histoire. Parfois il me semble que les premières années du Minnesota hantent tout, que ce soient les tentatives de Minneapolis pour greffer des idées progressistes sur ses origines racistes ou le fait que, ne pouvant défaire l’histoire, nous sommes condamnés à l’affronter ou à la répéter. Mais les clients de la librairie m’ont donné foi en l’idée qu’on pouvait s’en sortir. »
Louise Erdrich, La Sentence
*Le mot vient de « mní sóta », nom donné au fleuve Minnesota en dakota, de la famille des langues siouanes. Mní (parfois mini, ou minne) peut être traduit comme l'eau. Mní sóta est alors traduit comme « l'eau de couleur de ciel ». Beaucoup d'endroits dans l'Etat contiennent le mot de la langue dakota pour l'eau, tels que des chutes de Minnehaha (la chute d'eau), Minneiska (en) (l'eau blanche), Minnetonka (la grande eau), Minnetrista (l'eau tordue), et Minneapolis, combinaison du mot mni et du mot grec pour « ville », polis, signifiant donc « la ville de l'eau ». (Wikipedia)
Commentaires
Un extrait qui en dit long sur ce passé qui ne passe pas.
Lors de mon unique voyage aux Etats-Unis, trop court, j'avais été frappée de l'invisibilité de la culture amérindienne - seuls des noms géographiques les évoquaient.
Bonjour Tania, je ne connais pas du tout, mais je suis très tentée de lire ce livre. Je suis toujours très intéressée par l'intégration des populations "primaires" pour moi cela veut dire de droit, sur la "suprématie du conquérant".... qui malheureusement n'évolue pas. à tout bientôt, Claude
Bonjour, Claude, contente de te retrouver ici. J'espère que tu vas mieux. Ce roman et le précédent, "Celui qui veille", je les ai aussi lus dans cet esprit, Louise Erdrich est une grande voix des Amérindiens. Bon dimanche.
"ce passé qui ne passe pas"...(Aifelle) Bien dit!!en tout cas, eux ne complexent pas!
Oui, c'est bien dit, je suis d'accord. (Eux ? Que veux-tu dire ?)
Louise Aldrich fait un beau travail de mémoire (et de bons romans) ! Si seulement cela changeait les mentalités et les conditions de vie de ces peuples autotchtones !
En tout cas, cela permet de mieux prendre conscience de leur histoire et de leur vécu. J'ai vu que tu avais aussi beaucoup aimé "Celui qui veille" et je note "La malédiction des colombes".
https://claudialucia-malibrairie.blogspot.com/search?q=Erdrich
Difficile histoire que celle des Indiens d'Amérique, pauvres peuples, les américains contemporains ne s'en préoccupent pas, incroyable tout de même !
Cette littérature "autochtone" permet et de dénoncer et de les faire connaître.