« Comme la plupart des hermaphrodites, mais pas tous, loin de là, je ne peux pas avoir d’enfants. C’est une des raisons pour lesquelles je ne me suis jamais marié. C’est une des raisons, la honte mise à part, pour lesquelles j’ai décidé d’entrer aux Affaires étrangères. Je n’ai jamais voulu me fixer quelque part. Au début de ma vie de mâle, ma mère et moi avons quitté le Michigan et depuis je ne cesse de déménager. Dans un an ou deux, je quitterai Berlin, pour être affecté ailleurs. Je serai triste de partir. Cette ville, autrefois divisée, me rappelle moi-même. Ma lutte pour la réunification, pour la Einheit. Venant d’une ville toujours coupée en deux par la haine raciale, je me sens plein d’espoir ici à Berlin. »
Jeffrey Eugenides, Middlesex
Commentaires
Le thème des transgenres devient de plus en plus courant. Mais ce cas est encore plus complexe. Le nombre de pages aurait tendance à me retenir. Je lis en ce moment des romans assez courts (Claire Keegan, Marie Pourchet) et ça me convient
Bonjour, Zoë & bonnes lectures. J'ai aimé "Les trois lumières" de Claire Keegan, rien lu d'autre d'elle ni de Marie Pourchet que je ne connais pas.
Comparaison intéressante entre une ville déchirée et sa propre situation.
Eugenides a vécu cinq ans à Berlin, à l'époque où ce livre a été publié, avant de retourner aux Etats-Unis.
Je ne connais pas du tout ce livre, ni l'auteur, mais comme Zoé, c'est gros pour moi....Le thème cependant est intéressant; impossible de tout lire.
Bien sûr, il faut faire des choix. Un long roman demande forcément plus de temps de lecture, peu importe quand on aime - cela devient plus difficile quand la curiosité s'émousse en cours de lecture.
Je retiens l'analogie entre Berlin cette ville coupée en deux et hermaphrodisme, une image parlante.
Ce doit être une réelle souffrance...
Une singularité génétique qui ne se révèle qu'avec l'âge, oui, c'est tout sauf simple à vivre.