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Un autre monde

stefan hertmans,guerre et térébenthine,littérature néerlandaise,belgique,famille,grand-père,guerre 14-18,peinture,gand,travail,société,culture« C’est sa vie qu’il me demandait de décrire en me confiant ces cahiers. Une vie se déroulant sur près d’un siècle et commençant dans un autre monde. Un monde de villages, de chemins à travers champs, de voitures à cheval, de lampes à gaz, de bassines à linge, d’images pieuses, de vieux placards, une époque où les femmes étaient âgées à quarante ans, une époque de prêtres tout-puissants sentant le cigare et les sous-vêtements sales, de jeunes bourgeoises rebelles placées dans des couvents, une époque de grands séminaires, de décrets épiscopaux et impériaux, une époque qui commença sa longue agonie en 1914, quand Gavrilo Princip, petit Serbe douteux, tira sans même bien viser un coup de feu qui pulvérisa la belle illusion de la vieille Europe, provoquant la catastrophe qui allait le toucher lui, mon petit grand-père aux yeux bleus, et dominer définitivement sa vie. »

Stefan Hertmans, Guerre et Térébenthine

Photo : le soldat Urbain Martien (une des photos intégrées dans le récit de Stefan Hertmans)

Commentaires

  • D'ici, d'Italie, je te lis; Autre époque, décalage, choc des époques............

  • En effet, et le thermomètre au-dessus des 20°, profites-en bien.

  • Des photos comme celle-ci, il y en avait un certain nombre dans des boîtes, chez mes parents. Pour beaucoup de ces hommes, je ne savais pas qui ils étaient. Mon grand père maternel a perdu son frère jumeau dans cette guerre.

  • Il y en a peut-être aussi dans la caisse des photos d'une grand-mère, pas encore triées, et où comme toi, je vais trouver celles de personnes dont j'ignore qui elles sont. Qu'en faire ? c'est aussi ce qui me fait postposer l'ouverture.

  • Un autre monde en effet, qui s'éloigne de plus en plus de nous... Que faire de ces photos, nous sommes tous en questionnement. Nos descendants n'auront plus ce "problème", un petit clic sur un ordi effacera le passé... Chance ou malchance ? On ne peut répondre, il faut peut-être élargir notre vision de la vie, elle est plus vaste que notre parcours terrestre, me semble-t-il. Bises, un peu ensoleillées. brigitte

  • Quelqu'un m'a dit de brûler ce que je ne voulais pas garder, mais ce sont aussi des témoignages d'une époque. Peut-être une occasion d'en faire bon usage se présentera-t-elle ?
    Pour les photos numériques, comme tu l'écris, ce sera plus simple - un clic, oui.

  • Ma mère avait fait pour nos enfants un petit arbre généalogique pour que son oncle, disparu au combat en 1915, sans tombe, jeune et sans enfants ne disparaisse pas tout à fait. C'est pour moi un grand oncle, pour nos enfants un grand, grand oncle et pour nos petits enfants...
    Il est en photo chez elle en soldat prêt à partir au front. Je me suis souvent demandée ce que deviendra cette photo...Chez moi elle passera du cadre au carton, et après....?

  • Ma mère avait fait pour nos enfants un petit arbre généalogique pour que son oncle, disparu au combat en 1915, sans tombe, jeune et sans enfants ne disparaisse pas tout à fait. C'est pour moi un grand oncle, pour nos enfants un grand, grand oncle et pour nos petits enfants...
    Il est en photo chez elle en soldat prêt à partir au front. Je me suis souvent demandée ce que deviendra cette photo...Chez moi elle passera du cadre au carton, et après....?

  • C'est bien, cet arbre généalogique pour assurer la transmission d'une génération à l'autre. N'ayant pas d'enfant, je suis en dernière ligne.

  • Ta remarque met en relief la façon dont Hertmans donne corps à ce personnage, le rapproche de nous en osant dire combien il était proche de lui. On ressent de vrais rapports humains dans ce grand roman, oui.

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