« Cette sauvagerie, j’aimerais mieux dire cette étrangeté, je l’ai ressentie un jour, près de Penmarc’h, en découvrant au milieu de la lande une large pierre plate, pareille à un bateau de granite, recouverte par des lignes géométriques, tel un message mystérieux laissé par les hommes de la préhistoire. Puis j’ai compris que c’était simplement un site de polissage d’outils de pierre. Les outils et les hommes ont disparu, mais la pierre à polir est restée enchâssée dans son écrin d’ajoncs, dans l’état où les usagers l’ont laissée il y a dix mille ans. Cette impression d’un temps immuable, où les siècles se touchent, où on peut toucher le temps avec ses doigts. »
J.M.G. Le Clézio, Chanson bretonne
Commentaires
Comme un signe du fond des âges ... impressionnant et émouvant.
Une émotion palpable à travers les mots.
Cet extrait me tente encore plus !
Merci Tania et bon dimanche...samedi étant bien entamé !
Tant mieux. Bon week-end, Claudie.
Merci Tania pour ce magnifique extrait. J'aime la pierre et hier soir, j'ai vu un documentaire sur un homme qui travaille la pierre. Superbe!
Je te souhaite une douce fin de journée et bon dimanche.
Bisous ♥
Heureuse que ce passage te plaise, Denise. A toi aussi, un agréable week-end. Bises.
"Toucher le temps avec se doigts", j'ai souvent pensé que ce serait ce que je ressentirais en caressant une pyramide.
Superbe extrait, merci.
oh pardon,. "ses doigts" (les miens sont endormis, la faute aux siècles peut-être ;-))
C'est magnifique, ces pierres qui traversent les siècles. (Pas de souci pour les coquilles, cela nous arrive à tous.) Bon dimanche, Colo.
Il nous reste tant de signes des mondes disparus qui nous ont précédés. Juste apprendre à les respecter et les lire...
Le Clézio en donne un bel exemple.
Un ancrage, indispensable pour savoir d'où nous venons et éventuellement où nous allons... Merci de ce bel extrait.
Avec plaisir, K.