« J’appuyai sur le ressort du piège pour en ouvrir le mors et libérer la patte du raton laveur. J’enlevai mes mitaines et touchai les os. Aucun n’était cassé. Assis dans le cercle déblayé, je posai l’animal sur les genoux, surpris par son poids imposant. D’un geste de la main, je lissai sa douce fourrure et effaçai la marque de ma botte.
Voilà, ce fut mon premier véritable succès de trappeur. J’avais attrapé un animal à fourrure. J’essayai de me comporter en homme des montagnes, mais, au lieu de cela, je touchai le cercle de boue gelée dans la neige et m’imaginai le raton laveur courant et bondissant, encore et encore.
Bon, mais il décimait les poissons, après tout, me répétai-je plusieurs fois. Pourtant je n’avais toujours pas vu un seul de ces saumons et puis, bon sang, il y en avait deux millions et demi. Il était normal qu’il y ait des pertes. Tandis que je pouvais voir cet animal, je pouvais le toucher et me représenter ce qui lui était arrivé. La forme de ses mains était proche des miennes.
Après cela, je retirai la plupart des pièges. »
Pete Fromm, Indian Creek
Commentaires
Que ces lignes font écho à l'actualité !La chasse comme moyen de survie , c'était vital . Admirables Inuits qui demandaient pardon à l'animal et le remerciaient de les nourrir ... Mais la chasse - loisir , celle qui fait fi de la souffrance animale doit absolument être remise en question !
C'est ce dont le jeune Pete Fromm prend conscience, choqué aussi par ces "clients" qui viennent dans le seul but de ramener un trophée.
bonne initiative ;-)
(ni ma bibliothèque ni celle d’Ostende n'ont de livres de cet auteur... )
A déposer dans la boîte aux suggestions, s'il est traduit en néerlandais.
Des prises de consciences qu'on aimerait voir se concrétiser dans le réel chez nous.
Meilleurs voeux, Tania.
Belles et bonnes lectures à venir :-)
Merci, Fifi, à toi aussi.
Ce qui est intéressant dans son livre, c'est qu'il a tout à découvrir et à apprendre et qu'il le partage avec ses lecteurs.
Oui, on a vraiment l'impression de découvrir cet univers avec lui, tu as raison.
Voilà un texte qui me plaît car, dans ces quelques lignes, on saisit le respect ressenti par l'auteur du monde animal si précieux. D'autre part, je saisis cette occasion pour vous souhaiter, chère Tania, une riche et belle année 2020 avec des joies nombreuses familiales, amicales et culturelles.
Merci pour vos vœux, Armelle, qu'il en aille de même pour vous.
Pour ne pas édulcorer le récit de Pete Fromm, je précise qu'il décrit crûment la chasse, la découpe, la conservation de la viande - pour se nourrir d'autre chose que de riz et de haricots. Il met en pratique ce qu'il a lu sur la meilleure manière de faire - ici un coup de botte sur la cage thoracique pour achever le raton laveur, c'est souvent rude. Sa vision du monde animal évolue au fil des mois.
Un beau texte !
Très représentatif du style de Pete Fromm.
C'est intéressant comme démarche de pensée... troublant aussi.
Bonne année!
Bonne année à vous, Edmée !
Tous mes voeux de bonheur pour cette nouvelle année. biz
Bienvenue, Daffyco. Des saveurs en abondance chez vous, j'irai voir.