« Tout en disant ces mots, il traça à l’extérieur de la roue une petite pointe au-dessus de chaque rayon, puis une vaguelette d’une pointe à une autre. Huit montagnes et huit mers. A la fin, il entoura le centre de la roue d’une couronne qui devait, pensai-je, être le sommet enneigé du Sumeru. Il jaugea son travail un instant et secoua la tête, comme s’il avait déjà fait mille fois ce dessin mais avait un peu perdu la main dernièrement. Il planta quand même son bâton au centre, et conclut : « Et nous disons : lequel des deux aura le plus appris ? Celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? »
Le porteur de poules me regarda et sourit. Je fis de même, parce que son histoire m’amusait et que j’avais le sentiment de la comprendre. Il effaça le mandala de sa main mais je savais que je ne serais pas près de l’oublier. Celle-là, me dis-je, il faut absolument que je la raconte à Bruno. »
Paolo Cognetti, Les huit montagnes
Commentaires
Bonsoir Tania, Ne me dis pas qu'en publiant chaque jour, tu as le temps de lire tout ce que tu nous présentes et de mener à bien toutes les autres tâches de la journée , hi hi hi . Quel est donc ton secret ?
Une ou deux lectures, deux sujets par semaine, en lisant une bonne heure tous les matins, c'est mon rythme depuis longtemps ;-) et je ne parle ici que de ce que j'ai lu et aimé.
Bonjour Tania. Un extrait intéressant de ce roman...Bonne journée
Tant mieux s'il t'a intéressée, bonne journée.