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Une paysagiste

Peintresses Verboeckhoven.jpg
Marguerite Verboeckhoven,
Temps clair, 1913, huile sur toile, 49,5 x 65 cm.
Musée Charlier, Bruxelles, inv. I-418-1996. © Atelier de l’imagier

« Celles qui choisissent de se spécialiser dans le domaine du paysage – genre très coté au tournant du siècle – n’expriment-elles pas de manière éloquente ce besoin intense de respiration et de prise de distance pour se retrouver ? Leur soif d’indépendance n’échappe pas au public de l’époque ni à leur entourage. Comment une « dame » peut-elle sortir par tous les temps, tremper les pieds et le bas de sa robe dans la boue ? Comment peut-elle se retrouver isolée sur des chemins de traverse, aux prises avec l’inconnu ? Surveillées tant qu’elles sont en âge de se marier, les paysagistes circulent rarement seules. Louise Héger organise ses sorties en fonction des disponibilités de ses contacts, proches ou lointains ; elle joue les demoiselles de compagnie, un rôle qui lui impose de longs moments loin de ses pinceaux mais qui lui ouvre aussi des destinations rêvées. Parmi les nombreuses paysagistes encore à redécouvrir, Marguerite Verboeckhoven livre de fines notations symbolistes de bords de mer, œuvres qui nécessitent certainement de longues heures de travail en plein air, parfois même en nocturne. »

Alexia Creusen, Femme et artiste dans la Belgique du XIXe siècle

Catalogue Femmes artistes. Les peintresses en Belgique (1880-1914), Namur, Musée Félicien Rops, Silvana Editoriale, 2016.

Commentaires

  • j'ai déjà souvent pensé que la mode joue un très grand rôle dans ce qui est permis/possible aux femmes... comment faisaient-elles pour bouger autrement qu'à petits pas comptés, quand elles avaient corsets, chapeaux, jupes longues etc...

  • Je suis très féministe comme mon maître à penser feu le professeur de Duve.--- Nous les « masculins" du passé – ça va mieux maintenant – avons traité les femmes comme un animal à notre service et à nos fantaisies ou fantasmes. --- Un grand penseur chrétien ne s’est-il pas demandé si les femmes avaient une âme. --- Maintenant encore certaines religions n’accordent à la femme qu’un rôle domestique et les forcent à porter un voile noir sur les cheveux ou en être entièrement couvertes. ---

  • @ Adrienne : Ou aujourd'hui juchées sur des talons aiguilles, en effet !

    @ Doulidelle : Merci de l'être et de l'écrire. Cette soumission par le vêtement, ces interdits (comme conduire une voiture en Arabie saoudite, par exemple) me paraissent relever non pas d'une religion mais d'un machisme qui perdure, d'un pouvoir masculin qui se veut sans partage.

  • On ne peut que se réjouir de constater avec toi que, malgré tous ces manques de libertés, les femmes ont toujours trouvé certaines échappatoires (tues, dissimulées mais qui peu à peu se (re)découvrent dans des expositions, des livres et des blogs!)
    Ce tableau est de toute beauté, merci.

  • J'ai eu un coup de coeur pour cette marine, encore plus belle en réalité. Je ne me souviens pas de l'avoir vue au Musée Charlier, il faut que j'y retourne.

  • Je viens de voir un film à la télévision "les suffragettes" qui montre combien le combat de ces femmes a été violemment réprimé et quels sacrifices elles ont dû faire pour le mener. Un homme politique dit en substance : "il faut les arrêter; maintenant le droit de vote et bientôt elles voudront être député, ministre ...". Et oui et c'est vrai dans tous les domaines y compris artistique car la lutte n'est pas gagnée, loin de là, même chez nous.

  • Je viens de voir un film à la télévision "les suffragettes" qui montre combien le combat de ces femmes a été violemment réprimé et quels sacrifices elles ont dû faire pour le mener. Un homme politique dit en substance : "il faut les arrêter; maintenant le droit de vote et bientôt elles voudront être député, ministre ...". Et oui et c'est vrai dans tous les domaines y compris artistique car la lutte n'est pas gagnée, loin de là, même chez nous.

  • Tu as raison, la lutte pour l'égalité n'est pas terminée. On vient de le voir aux Etats-Unis où la défaite d'Hillary Clinton (bien que majoritaire au nombre de votes) s'explique sans doute aussi, entre autres facteurs, par la peur des Américains de mettre une femme à la présidence de leur pays.
    Sur les difficultés rencontrées par les femmes artistes encore aujourd'hui, il me semble que "Le monde flamboyant" de Siri Hustvedt en fait la démonstration.

  • Quel intéressant sujet... je m'étais parfois en effet demandée comment ça se passait, mais ... je me rends compte qu'il y a tant à savoir sur ces femmes. Oh les femmes, ces êtres parfois fragiles mais souvent indestructibles...

  • Jumelage poétique du ciel et de l'eau. La sensibilité féminine s'y exprime dans l'éclat feutré.

  • Je viens de la voir cette expo. Evidemment, les femmes présentes sont souvent épouses, soeurs ou filles d'artistes... Etonnant, le tableau de Marie Hohenzollern, comtesse de Flandre. Il y a très longtemps que je ne suis plus allée au musée Charlier. J'y retournerai à l'occasion, peut-être avec mon fils, qui habite tout près.

  • Merci de revenir à ce billet, Pivoine. Idem pour moi en ce qui concerne le Musée Charlier. A bientôt sur ton blog.

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