« En un certain sens, Moscou est la ville des poètes morts. Partout errent les âmes de poètes qui ont été tués ou se sont suicidés. Dans leurs manteaux de bronze, leurs statues considèrent les passants d’un œil distrait. Ils ne sont plus de ce monde, mais ils sont toujours parmi nous. Nous vivons avec leur souvenir et murmurons leurs vers. »
Nedim Gürsel, Moscou la blanche (Les écrivains et leurs villes)
Statue d’Alexandre Pouchkine sur la place Pouchkine à Moscou (Photo Master & Margarita)
Commentaires
Pauvre Russie, pauvre Moscou sans ses poètes « assassinés » dont les bronzes regardent les passants d'un œil « distrait » de mélancolie ! ... D’après ce que j’ai compris de mes investigations, ce furent les poètes et écrivains juifs qui furent persécutés par Staline et Béria dont ceux de la « Nuit des poètes assassinés » du 12/8/1952. …
Nedim Gürsel évoque en particulier dans ce texte la mort en duel de Pouchkine en 1837 et le suicide de Maïakovski en 1930.
Grâce à ta remarque sur ces poètes assassinés en 1952, je découvre sur Wikipedia qu'Elie Wiesel leur a consacré un roman, "Le testament d'un poète juif assassiné" (1980), entre autres oeuvres inspirées par cette tragédie.
c'est de tous les pays, je pense...
combien de poètes morts à la guerre de 14, par exemple...
Partout, oui, nous pensons tous à ce que nous connaissons le mieux...poètes assassinés en Amérique du Sud, tant et tant, et Lorca et...mille fois hélas.
@ Adrienne, @ Colo : Oui, c'est universel. J'aime qu'on leur élève une statue. (Gürsel les décrit, ces statues de poètes et les détails sur leur socle.)
La littérature russe fourmille de talents et de richesses, parfois frappés durement par la répression de Staline...
J'ai lu le livre d'Elie Wiesel il y a longtemps. Il mériterait une relecture aujourd'hui, je ne m'en souviens plus très bien.
@ Alezandro : Nedim Gürsel dit aussi l'attachement profond du peuple russe à ses écrivains.
@ Aifelle : Je le chercherai un jour - la liste "à lire" s'allonge.