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Strophe

Bouvier Topolino Hyderabad 1955.jpgSur la portière de la Topolino,
une strophe du poète Hafiz : 

« Même si l’abri de ta nuit est peu sûr
et ton but encore lointain,
sache qu’il n’existe pas
de chemin sans terme
Ne sois pas triste »

Nicolas Bouvier, S'arracher, s'attacher 

Photo : Hyderabad, 1955

Commentaires

  • Magnifique!
    il faut que je le note quelque part pour le faire lire à mes élèves et leur demander de deviner l'origine et l'époque ;-)
    parce que c'est intemporel et universel, justement!
    merci Tania!

  • @ Adrienne : Tu nous raconteras cette rencontre entre tes élèves et Hafez ? Bon week-end, Adrienne.

    @ Zoë Lucider : Merci à Nicolas Bouvier. Et prenez bien soin de vous.

  • @ Aifelle : Bonne recherche en poésie, bon dimanche.

    @ La bacchante : Aventure, ouverture.

  • Ah Bouvier, il me fait rêver! Un auteur découvert très récemment, lors d'un voyage au Japon, grâce à ces quelques lignes dans le message d'une amie : "On pense que l'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ou vous défait".

    A mon retour, je me suis procurée son recueil de poèmes et "Le poisson-scorpion". Je suis ressortie de cette lecture envieuse de son expérience du voyage. J'adore voyager, mais j'ai parfois l'impression que les tentatives pour sortir des sentiers battus sont vaines et difficiles (aussi pour des raisons de sécurité, en tant que femme sur les routes). Il faut presque faire preuve de vigilance pour que le Grand Voyage ne se transforme en expédition touristique où l'expérience nous dénature, avec un sentiment d'embarras et de lassitude.
    Pourtant, je finis par reprendre mon sac à dos, et j'espère, avant chaque départ, ce voyage qui va me bouleverser, me "faire ou me défaire"...

    C'est toujours un réel plaisir de revenir explorer ce blog.
    Merci et bonne nuit!

  • @ D. : Quel plaisir de lire ce beau commentaire qui me ramène à Nicolas Bouvier, enchantée qu'il vous parle, D.
    En effet, cette façon de voyager, une véritable immersion, est loin de l'ordinaire, même quand nous nous efforçons d'éviter les comportements touristiques. Il y aurait beaucoup à dire sur l'expérience du voyage.
    Je vous signale aussi, sur le Japon, les textes de Marguerite Yourcenar et "un peu de tout" sur http://textespretextes.blogs.lalibre.be/tag/Japon

  • Sans avoir la plume de Nicolas Bouvier, je partage ma contribution modeste à la réflexion sur le voyage. Bien que davantage un billet d'humeur qu'une vraie réflexion.
    https://lafeteenmonabsence.wordpress.com/2016/01/03/une-trouble-fete-en-voyage/
    Texte mal dégrossi mais je n'ai jamais souhaité le modifier. Il reflétait mon état d'esprit, au retour d'un séjour chamboulé d'un mois en Asie du Sud-Est.

    Le thème du voyage me fascine, et son escorte: l'exil, le sentiment d'étrangeté ou de solitude, le vertige de la quête de soi, parfois proche de la folie, se laisser déconstruire et construire, au fil du chemin et des rencontres.

    L’immersion est possible, je crois, à condition de se poser et de créer des habitudes quelque part, de s’ancrer. Or, cette manière de faire semble peu compatible avec le voyage connu aujourd'hui. Je nous trouve souvent dans une recherche quasi effrénée d’aventure et de liberté factices, traduite dans des déplacements hâtifs. Il est vrai que l’on ne résiste pas toujours à la facilité d’aller où bon nous semble et à l’envie de tout voir, ou le maximum. C’est un peu le revers du voyage en sac à dos, pour moi. Il est tellement facile de lever le camp et le voyage finit par se résumer à cette course écervelée car, sait-on jamais, un truc génialissime pourrait nous attendre à l’étape suivante. En réponse à cette attitude, certaines destinations prisées ont développé des moyens et réseaux de transport adaptés au rythme du voyageur pressé. Ils sont souvent conçus pour les touristes uniquement, mais ce type d’offre balise un parcours semé d’attrape-touristes. Je prends l’exemple de Cuba, où les transports locaux sont même interdits aux touristes, et le Japon, où le train JR est interdit aux japonais. Certes, le but est de nous faciliter la vie, mais quel surréalisme, cette espèce de couloir invisible pour touristes où l'on risque, à moins d'un effort, de passer à côté du pays.

    Pour l’anecdote, à la moitié de mon voyage en Asie du Sud-Est, je suis tombée malade. S'est posée la question: qui suis-je, loin de chez moi, lorsque les circonstances ne me permettent plus d'être "en vacances"? Et quid du voyage vs vacances etc.? J'errais, malade, de ma chambre d'hôtel aux quartiers voisins, uniquement occupée à laisser s’écouler le temps. J'avais hâte de rentrer chez moi. Privée de mon statut de "touriste", pourtant abhorré, je ne savais plus quelle posture adopter devant le voyage. Ironie du sort, j’ai dû prolonger mon séjour d’une semaine, sur avis médical. Rebondissement alors que je croyais être à la fin. Tout ce que j'ai vécu en extra fut déroutant, avec la conscience aiguë que ça n’aurait pas dû exister. Je me sentais à la fois libre et captive. Je goûtais une expérience prolongée inattendue, mais d’autre part, j’étais là contre ma volonté, réellement en exil. Voulais-je de l’inédit ? J’en avais, à la faveur d’une simple otite :-).

    J'aime beaucoup cette phrase de Douglas Coupland (je ne la connais qu’en anglais) : "Travel dissolves you. It makes you need to rebuild yourself, forces you to remember where you’re from."

    Merci pour les suggestions de lecture, je ne manquerai pas de visiter le lien !
    Je connais mal Marguerite Yourcenar. Je me promets la lecture des Mémoires d’Hadrien depuis vingt ans. En revanche, j’ai découvert il y a peu, et réécoute avec plaisir, son interview « Le paradoxe de l’écrivain ». Une source d’inspiration :
    https://youtu.be/Oa0GnHc9-2o

  • Voici bien des thèmes de réflexion illustrés par l'expérience. Je suis allée lire votre texte sur "La fête en mon absence" et tout cela témoigne de bien des raisons pour lesquelles le voyage impose ses limites au voyageur et le renvoie quasi toujours à cette question : que cherches-tu ?
    J'irai écouter cette interview de Yourcenar, merci.

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