Pause en poésie / 7
Où s’est-il caché, l’enfant siffleur
Qu’un bleu soleil bombardait d’oranges
Et qui dansait au bruit des couleurs
Comme dansent l’herbe et la mésange ?
Pour la maison qui touche à la nuit
Une main défunte pianote
Le début d’un songe, mais l’ennui
Fane en plein vol le bouquet des notes…
Tout s’est tu dans les chambres du Temps
Où l’hier et le demain s’embrouillent,
Où l’hôte brun s’arrête hésitant
Devant soi-même, aux miroirs de rouille.
Robert Vivier, Rites et fables (Tracé par l’oubli, 1951)
Commentaires
Le temps qui passe , les rêves qui s'estompent , la rouille , et les ondes tracées par ces canards qui dans quelques instants ne seront plus rien . J'aime beaucoup "la maison qui touche à la nuit" .
Tania , vous avez superbement choisi le poème et l'image .
J'espère qu'en ce moment vous tracez agréablement votre passé .
Comme c'est beau, triste et gracieux...
"Danser au bruit des couleurs" quelle superbe image.
J'aime beaucoup ta photo qui, c'est vrai accompagne si bien le poème; canal à Bruges, Gand ou Malines? Qu'importe. Nager, encore et toujours.
la photo et le poème sont superbes :)
Très beau ce texte dans sa simplicité. Les mots deviennent notes et la phrase arpège. Et la photo complète cet instant de pure poésie.