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Une petite planète

« La nuit était claire. Elle ne dormait pas et écoutait la pluie tomber doucement. Devant ses yeux défilaient des couleurs. Des lignes qui s’enchevêtraient pour former un tout. Elle se sentait faire partie de l’univers. Pas du tout inutile, comme elle l’avait cru avant son mariage. Elle représentait une petite planète à elle toute seule. Peut-être même plusieurs planètes ? Quand on pensait aux gouttes de pluie. A la somme de toutes ces gouttes. Aux récoltes et aux inondations. A tous les ruisseaux. Aux grands fleuves. A toute vie sur la terre, en fait. Et elle représentait bien plus qu’une goutte d’eau. C’était évident. Elle était pourvue d’une volonté. Quand elle se réveillait la nuit, comme maintenant, et écoutait la pluie tomber, elle ressentait une chaleur douce, comme une caresse sur la joue, un parfum d’eau de rose ou de bruyère. Elle aimait le vent, aussi. Mais pas autant que la pluie. »
 

Herbjørg Wassmo, Cent ans

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Oda Krohg, Lanterne japonaise (1886)

 

 

Commentaires

  • J'aime la pluie battante, celle qui tambourine à ma porte ou sur mes volets à condition toutefois qu'elle soit accompagnée de ce même vent qui nous ravigote.
    Ces derniers jours nous avons été "comblés" (si je puis dire) , des vents à 130km/h , des averses de grêle , des nuages d'encre de chine , une mer déchaînée , par une pleine lune ... Mais ici quoi de plus naturel ? Nous faisons partie de ces éléments .
    C'est vrai , nous sommes autant de petites étoiles qui brilleront un jour comme toutes celles qui nous ont quitté pour un autre monde .

  • Magnifique extrait.
    Doux plaisir des insomnies quand les éléments naturels accompagnent de leur musique ces moments de veille.
    Ton illustration est superbe.
    Bon dimanche, à écouter Cesária Évora.

  • En bateau (nous partions seuls mes élèves et moi, chaque année scolaire), vous avez l'eau du fleuve sous les pieds et la pluie qui vous peint les cheveux. Les règnes des eaux qui se rejoignent, s'amalgament. Et vous, entre elles, comme un poisson volant.

  • @ Gérard : J'ai pensé à vous, Gérard, en lisant ce passage sur la pluie. Hier, j'ai accroché une étoile lumineuse à ma fenêtre, ce temps de Noël ravive en nous tant de présences.

    @ Colo : Merci amie, je l'écouterai avec toi, la dame aux pieds nus. Baisers de fine pluie ce matin.

    @ JEA : Doux souvenirs d'heures partagées où nous nous sent(i)ons comme des poissons dans l'eau (ou dans l'air).

  • Merci infiniment Tania ça me va droit au coeur .Le vacarme que font les éléments ressemble beaucoup à celui que j'ai à l'intérieur ! Comme une présence familière qui ne me fait pas peur , bien au contraire.Il nous affranchit de notre minuscule condition humaine pour nous conduire vers d'immenses univers ( le début de l'espoir ?).
    J'écoute aussi la même étoile que Colo :Cesária Évora!

  • **Gérard, pour moi Cesária c'est une immense tristesse dite avec joie. Ça me fait plaisir de savoir que vous l'écoutez aussi en ce dimanche. Si loin, si près...

  • Colo , il y a des étoiles qui nous guident , celle là en fait partie . Mais tous les terriens ne lèvent pas la tête . Dommage ! Amitiés du bord de l'océan atlantique ;

  • @ Gérard : Hier pluie, neige fondante, grêle. Les éléments nous rappellent le passage des saisons - et de nos saisons intérieures, aussi.

    @ Colo : Ecouté "Miss Perfumado" hier, aussi.

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