« Et quand on décide, comme mes parents, de s’installer définitivement dans une ville de vacances, c’est pour se réfugier dans une forme de vide ou de vacuité. Cela implique que l’on sache vivre de rien, de presque rien, s’illuminer d’un détail, s’enchanter d’une nuance, devenir expert dans le modelage des marées, le tracé mouvant de l’écume, l’alchimie du bleu, le vol des hérons cendrés. Cela suppose que l’on réussisse à garder au fil des jours et des saisons l’insouciance des vacances, la capacité à jouir de l’instant. »
Chantal Thomas, Souvenirs de la marée basse
Commentaires
Belle citation...c'est ce que beaucoup de gens disent quand ils vont s'intaller dans leur résidence secondaire définitivement. A tester peut-être alors pour connaître cette insouciance tous les jours...
L'insouciance perpétuelle, je n'y crois pas, Manou, mais bien à cette " capacité à jouir de l’instant" que l'on peut exercer où que l'on soit, qui n'est pas donnée de l'extérieur - même si le dépaysement la ravive pour un temps. Bonne journée à toi.
Mer ou rase campagne, ce n'est pas une vacuité en soi, sinon une forme de vie différente où un seul nuage ou coup de vent change tout: la lumière, le bruit des feuilles, les reflets sur la mer...des détails pour certains, la vie pour d'autres, c'est vrai.
Bel extrait, merci.
A l'instant où je te lis, un rayon de soleil réveille les couleurs de mon jardin suspendu. Merci, Colo, bonne après-midi.
"S'illuminer d'un détail" j'aime cette idée, elle aide à avancer... J'ai noté le titre de ce livre. C'est amusant, la couleur du sable sur la couverture est la même que celle des petites gymnastes dans ton billet précédent...
Un détail que je n'avais pas relevé. Les couleurs chaudes nous font rêver en ce moment, il nous reste la "chaleur" des mots. Merci.