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Dans la forêt

le clézio,avers,des nouvelles des indésirables,nouvelles,littérature française,prix nobel de littérature,injustice,errance,indifférence,culture,société« Dans la forêt, il n’y avait plus de chemin, plus de destination, on pouvait se perdre, marcher des jours sans voir le soleil, sans trouver d’eau, sous la voûte des feuilles, à travers les branches emmêlées, enserré par les géants cuipos, les cocobolos, les cèdres amers, les multipliants, par les lianes, les buissons, les pièges d’épines, dans l’angoisse du silence, dans le vide, les jambes serrées par les racines, les pieds enfoncés dans les gués de feuilles mortes, le visage frôlant les réceptacles des sépales chargés de tiques. Yoni n’avait jamais connu cela, un lieu sans hommes, sans intelligence, d’où avaient disparu les mots et les pensées, où il ne restait que les sensations, les odeurs, les touchers, les murmures. La forêt enserrait, enfouissait, noyait. »

J. M. G. Le Clézio, Etrebbema* in Avers

* Dans la langue emberá, l’inframonde (note de l’auteur)

Commentaires

  • C'est vraiment ce qu'on ressent, oui.
    Bon dimanche, Aifelle.

  • Je vis quasi dans la fôrêt, pas la même moins touffue, moins épaisse, entrecoupée de près; ça me dépayse.

  • La présence des arbres y est sans doute plus apaisante que dans une forêt tropicale aussi dense (au Panama). Bonne après-midi, Anne.

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