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Rafales de solitude

Bess, Benedict, Cole, Freeman : ce sont les quatre voix de Blizzard, le premier roman de Marie Vingtras, prix des Libraires 2022. Bess a lâché la main du « petit » pour refaire ses lacets et elle l’a perdu dans la neige. « Je l’ai perdu et je ne pourrai jamais rentrer. Il ne comprendrait pas, il n’a pas toutes les cartes en main pour savoir ce qui se joue. »

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Photo iStock (The Washington Post)

Quand Benedict (le « il » en question) se réveille, comme sous l’effet d’une alarme interne – en prévision de la tempête annoncée, il a travaillé à « tout protéger, boucher les interstices, rentrer assez de bois » dans la maison où ont vécu des générations de Mayer, « en terre hostile » –, il est seul et découvre en descendant la porte ouverte à la neige qui s’engouffre, les bottes du petit et les deux vestes qui ne sont plus là.

Il comprend que Bess est sortie avec lui, « alors que même une fille aussi spéciale qu’elle aurait dû savoir qu’on ne sort pas dehors en plein blizzard. », et va frapper à la porte de Cole, qui a passé la nuit à dessouler, pour aller les chercher ensemble. Chez lui, Freeman n’a pas fermé l’œil avec ce temps. Quand il est arrivé dans cette région, Benedict lui a appris les gestes à faire pour résister.

Ce sont ces quatre-là qui vont livrer, au fil de leurs monologues de quelques pages, les éléments et les événements de l’histoire racontée par Marie Vingtras. Au fur et à mesure des recherches, peu à peu se reconstitue le puzzle de leurs vies : d’où ils viennent, où ils en sont, ce qu’ils espèrent. Bess, si souvent traitée de folle, n’est pas partie de la maison pour rien.

Mieux vaut ne pas trop en dire. Cette fuite et cette recherche en pleine tempête – en Alaska on ne survit pas longtemps dans ces conditions –, le lecteur doit y plonger lui-même, se perdre dans le brouillard, prendre des repères, avancer, pour arriver à comprendre pourquoi ces personnages s’infligent de telles épreuves, au risque de ne pas survivre. Un roman à haute tension.

Si Benedict, Bess et le petit ont vécu quelque temps ensemble dans la maison Mayer, cela ne signifie pas qu’ils se sentent moins seuls dans le fond que Cole, abruti par le mauvais alcool de son voisin Clifford, ou que Freeman, qui ne se remet pas de l’éloignement de son fils. Chacun des personnages, y compris ceux du passé qu’ils portent en eux, affronte dans Blizzard non seulement une tempête de neige et de vent, mais aussi des rafales de solitude.

Commentaires

  • On m'en avait parlé si bien que je l'ai lu, que dis-je, dévoré! Il est court, et heureusement car on ne le lâche pas.

  • C'est un de ces romans qu'on lit comme en plongée, c'est vrai.

  • Tout semble réunit pour un roman haletant.
    Le blizzard, la recherche des enfants, le mystère des vies des protagonistes....Je note Tania, tu es une mine !

  • Avec plaisir, Claudie, ravie que tu apprécies ce partage.

  • Le froid est plus supportable à lire qu'à ressentir, en ce qui me concerne ;-)

  • Un premier roman qui frappe fort. Je suis assez curieuse de voir ce qu'elle fera à l'avenir.

  • Moi aussi, j'attends la suite avec confiance.

  • Avec plaisir. Bonne journée, Adrienne.

  • Grandes tensions, stress, dans le brouillard...je le lirai, c'est sûr.
    Merci de me tenter, bonne journée !

  • Bonne lecture, Colo & bonne journée aussi.

  • Une lecture très forte qui ne laisse pas indifférent, j'ai lu ce livre d'une traite, est-ce le sujet, l'écriture ? je ne pourrais le dire. Doux dimanche Tania, à bientôt. brigitte

  • Les deux, sans doute. Merci, Brigitte & bonne semaine.

  • Bonne lecture quand tu en auras l'occasion.

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