« D’après les archives, Zolkiew est le berceau de la famille. Malke [la mère de Leon, née Flaschner] et ses parents y sont nés. Malke elle-même est la première de cinq enfants, et la seule fille. Toujours d’après les archives, Leon a quatre oncles – Josel (né en 1872), Leibus (1875), Nathan (1877) et Aharon (1879) –, tous se sont mariés, tous ont eu des enfants ; Leon avait donc une grande famille à Zolkiew. L’oncle de Malke, Meijer, avait également une ribambelle d’enfants, offrant à Leon une multitude de cousins du second et du troisième degré. La branche Flaschner de la famille de Zolkiew, environ soixante-dix individus, représentait ainsi au bas mot un pour cent de la population de la ville. Jamais, pendant toutes ces années où j’ai connu Leon, il n’a mentionné ne serait-ce qu’un seul membre de sa famille. Il a toujours semblé être seul au monde. »
Philippe Sands, Retour à Lemberg
Photo de Leon Buchholz enfant © Philippe Sands
Commentaires
C'et souvent curieux, ces grandes familles où un être semble seul, perdu, ne parlant ni de ses parents, ni de ses frères, ni de ses cousins( 70 dans ce cas!) Une volonté? ou une différence ?
En effet, il y a souvent un solitaire, un isolé, dans une famille autrement nombreuse. Ca commence tout de suite, dans l'enfance, et puis tout le monde s'y habitue, et on finit par savoir que le solitaire est une branche tombée de l'arbre...
La solitude plus profonde encore quand elle est vécue au milieu des autres. Le puits intérieur. L'autrement.