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Sous le regard

Cyrulnik couverture.jpg« Dans toutes les religions, les femmes sont plus facilement croyantes que les hommes. Dans les institutions religieuses, il y a trois fois plus de religieuses que de religieux et, dans la vie courante, les églises sont fréquentées surtout par des femmes. Elles ont peu accès à la hiérarchie religieuse dans le catholicisme et dans l’islam, un peu plus chez les Protestants et les Juifs et pourtant ce sont elles qui respectent les dogmes, les rituels et apprennent la religion à leurs enfants. Peut-être est-ce parce qu’elles se sentent toujours sous le regard de l’autre ? Dans leur vie spirituelle, elles sont sous le regard de Dieu, et dans la vie quotidienne, elles sont réellement plus regardées par les enfants, les hommes et par les autres femmes. Peut-être sont-elles plus croyantes parce qu’elles habitent mieux le monde des mots. Très tôt, elles utilisent les mots pour en faire des outils de pensée et de relations affectives. »

Boris Cyrulnik, Psychothérapie de Dieu

Commentaires

  • Tu crois toi, que les femmes utilisent mieux les mots? Les femmes partagent oui, mais les hommes maîtrisent en poètes (ou souvent en maîtres à tous les sens du terme!- le langage ; du coup, je me demande si cet outil souple n'est pas surtout une merveilleuse invention humaine qui fera que nous serons toujours uniques dans la création..

  • Ce passage illustre bien le mélange de faits observés et de considérations générales qui amène à s'interroger durant la lecture de cet essai : est-ce ainsi ? est-ce pour cela ? est-ce vrai ?
    J'ai souvent remarqué que les filles verbalisent plus facilement que les garçons durant leur apprentissage, un décalage qui se rattrape souvent à l'âge adulte. Cela dépend aussi du milieu, de l'éducation.
    Pour ma part, je ne pense pas que les hommes aient davantage la maîtrise du langage, mais que la société leur a davantage donné la parole qu'aux femmes. Depuis le milieu du XXe siècle, elles prennent enfin leur place, peu à peu, dans l'univers littéraire et artistique.

  • Et ceci, peut-être, sur la place des femmes dans une religion particulière. Lu dans "La Vie", sous la plume de Jean-Claude Guillebaud :

    "Le grand médiéviste Jacques Le Goff n’hésitait pas à écrire dans la revue L’Histoire en juillet 2000 : « Je crois qu’il y a eu une véritable promotion de la femme, mise en avant, au moins doctrinalement, par le christianisme. Il ne faudrait pas oublier cette dimension du message chrétien, vite corrompu par le caractère rétrograde d’une partie de la hiérarchie catholique et, parfois, des papes eux-mêmes. » Dans son magnifique livre, Dieu, un itinéraire (2001), Régis Debray alla dans le même sens en notant que le christianisme aura été « le moins misogyne des monothéismes »."

    Pour poursuivre le débat...

  • Merci pour ce commentaire, Anne. J'en vois la source dans l'Evangile même, comme l'a très bien montré France Quéré dans "Les femmes de l'Evangile".

  • J'avais été étonnée par les chiffres : il y a davantage de moines cisterciens que de moniales, il en de même chez les chartreux. Pour les autres ordres je ne sais pas et n'ai pas le temps de chercher. !

  • Les statistiques mondiales de l'Eglise catholique disponibles en ligne (Opm-France ou Cathobel) vont dans le sens de ce qu'écrit Cyrulnik, mais je n’ai pas trouvé de précisions par ordre religieux. Le nombre de religieuses augmente en Afrique et en Asie, diminue en Europe. Actuellement 48,5 % des catholiques vivent en Amérique. https://www.cathobel.be/2019/03/13/plus-de-catholiques-moins-de-pretres/

  • J'avoue ne pas savoir trop quoi à penser à ce propos. Est-ce que ça peut être aussi parce que les femmes n'avaient pas de place ailleurs qu'elles se sont "rabattues" sur la religion ? Qui n'est souvent pas bonne avec elles à travers l'institution.

  • Je partage cette interrogation. "Peut-être est-ce parce qu’elles se sentent toujours sous le regard de l’autre ?", écrit Cyrulnik, ce qui n'est pas non plus clair pour moi.

  • Beaucoup de questions posées sur le rôle de la femme, sur son rapport à la religion. L'éducation et le milieu dans lequel on évolue y est pour beaucoup. Cet article me laisse dubitative.

  • Cet essai m'a un peu déçue, sans doute parce que l'approche sociologique décrit plus qu'elle n'analyse.

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