« – Ha ha ha, je vous trouve un peu caustique, monsieur Settembrini.
– Caustique ? Vous voulez dire : méchant ? Oui, je suis un peu méchant, dit Settembrini. Mon regret c’est que je sois obligé de gaspiller ma méchanceté à des sujets aussi misérables. J’espère que vous n’avez rien contre la méchanceté, mon cher ingénieur. A mon sens, c’est l’arme la plus étincelante de la raison contre les puissances des ténèbres et de la laideur. La méchanceté, monsieur, est l’esprit de la critique, et la critique est à l’origine du progrès et des lumières de la civilisation. » Et tout aussitôt, il commença de parler de Pétrarque, qu’il nomma « le père des temps nouveaux ».
« Il est temps que nous allions à la cure de repos », dit Joachim avec sagesse. »
Thomas Mann, La montagne magique
En couverture du tome 1, Christoph Eichhorn dans le rôle de Hans Castorp
dans La Montagne magique, un film de Hans W. Geissendörfer (1982)
Commentaires
Je ne me souviens pas de l'avoir lu, et pourtant c'est familier... Mais sur une vie on lit tant de bons et mauvais et moyens livres, sans compter les films qui en sont tirés ou inspirés, que... qui sait?
Pour ce qui me concerne, je me souvenais parfaitement de mon éblouissement à la première lecture de ces deux tomes gardés dans ma bibliothèque . Quant à l'adaptation cinématographique, qui est passée en plusieurs épisodes à la télévision dans les années 80, je ne l'ai pas vue, mais je la regarderais volontiers pour les décors.