Verte la mer ! et la peau
Du monde, verte, o jouvence.
Quand la belle est nue et danse,
Verte laitue au chapeau,
Crache un peu tes escarbilles,
Mon enfant, mon p’tit Jésus,
Pour du baiser qui pétille
De jus verts et de verjus.
Verdoyez, verdures drues,
A la dent, au coeur, à l’œil.
Et vertement, cours les rues,
Pullule, vert écureuil.
Le profond vert séculaire
Est brouté de chevaux verts.
Le profond vert légendaire
Est gloussé de ramiers verts.
Verte la mer et l’envie
D’être groseille ou semence.
Vert, le verbe qui commence
Et verte, la langue en vie.
Norge
Norge, La langue verte. Charabias et verdures in Œuvres poétiques 1923-1973, Seghers, 1978.
Commentaires
Tout ce vert tendre et frais en ce moment, partout, c'est un régal pour les yeux.
Tiens ! c'est curieux, lisant Norge, voici l'étang (vie et mort) de Marie Gevers qui me remonte. La photo et le vert, et puis je l'ai lu vers cette époque de mai.
Jolie poésie de saison. Le vert n'est-il pas une couleur d'espérance en plus ? Bises. brigitte
@ Aifelle : Régalons-nous, oui !
@ Christw : Alors peut-être vous laisserez-vous tenter par "Madame Orpha ou la sérénade de mai" ?
@ Plumes d'Anges : Vert, j'espère - à conjuguer à toutes les personnes.
Belle journée, Brigitte.
un vert qui calme, qui réjouit, qui oxygène que du bonheur
Je note la sérénade de mai !
poésie et couleurs de saison, merci tania
Merci Tania pour ce beau poème et la douce photo d'un vert apaisant.
Douce soirée.
la photo est vraiment parfaite pour illustrer ce poème! beau choix!
tiens... j'avais mis un commentaire... je disais que la photo illustrait superbement le poème (et vice versa :-))
Merci à vous - entre jardinerie, jardin suspendu et balades, j'ai délaissé l'ordinateur.
Ce vert écureuil m'enchante!
Vert écureuil, une cure de jouvence ?
je reviens savourer ce poème après l'avoir découvert ici.
Merci.
En ce matin de pluie fine, le vert est encore plus vert ;-)