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Dans le jardin

Woolf Journal d'adolescence.jpg« Dimanche 23 mai [1897].

Matinée passée dans le jardin. Ce désert est, par nos soins, en passe de devenir un lieu tout à fait superbe. Il y a un grand massif rond que l’on aperçoit de la fenêtre du salon & un autre, tout en longueur, derrière lui, contre le mur. Ces deux-là ont été généreusement plantés de pensées, de lobélies et de pois de senteur. Prévoyons d’acheter des semences pour recouvrir de gazon les endroits dégarnis, autour de nos massifs. Sommes passées voir Stella en coup de vent l’après-midi avant de retourner jardiner. Père était à Cambridge. Après dîner, Gérald est parti faire une randonnée nocturne à bicyclette avec, comme à l’accoutumée, les Lewis & les Gray, à la découverte des églises catholiques du Bow.

Ai commencé les Notes d’une vie littéraire de Miss Mitford, livre de chevet qui a supplanté La Lettre écarlate de mon très cher et bien-aimé Hawthorne. »

Virginia Woolf, Journal d’adolescence

Commentaires

  • Ces petites choses de la vie, les gens, la nature, les livres, sagement notées.

  • @ Bonheur du jour : Je vous imagine en lectrice sur votre terrasse... Merci, bonne journée à vous.

    @ Colo : Elle a quinze ans quand elle écrit ces lignes et déjà un grand amour des jardins.

  • j'ai toujours trouvé que virginia woolf avait le don de transformer le quotidien en moments de bonheur

  • Peut-être d'échapper aux périodes de souffrance y rend-il plus sensible ? Mais les jours de tristesse sont notés aussi.

  • Je me pose là, n'ayant pas trop d'affinités avec l'architecture :-)
    Pour commencer, j'ai admiré longuement ce beau profil de femme du billet précédent. Je n'ai rien lu d'elle et manque de plus en plus de temps pour lire ayant un petit fils à chouchouter régulièrement :-)
    Bonne continuation, Tania !

  • Merci, Fifi. C'est vrai que sur cette photo portrait à vingt ans, Virginia est une jeune femme magnifique. Je te souhaite du bon temps avec ton petit-fils !

  • Avec elle, il y a une féerie des mots. Elle est de celles et ceux qui transposent à tel point la réalité qu'ils la transfigurent. Inutile de souligner combien j'aime l'oeuvre de Virginia Woolf.

  • Je me fais cette réflexion tous les jours, Armelle, plongée dans son Journal : ce ne sont pas tant les faits qu'elle y rapporte qui enchantent, mais la manière, l'écriture, incisive souvent, aux dépens des autres, voire d'elle-même.

  • Lorsqu'il s'agit de fleurs, je trouve plus joli de parler "de lobélies" que d'évoquer le lobélia.
    Des lobélies ne sauraient être que jolies, tandis qu'avec lobelia on est déjà dans l'horticulture....

    Cette remarque anecdotique me permettra de vérifier si "christw" est bien associé au lien que je donne ; j'ai pris soin de bien encoder mes coordonnées (email et URL).
    Il me semble qu'il apparaît sans lien associé depuis quelques temps.

  • J'en suis désolée, Christw, effectivement votre url n'apparaît pas (je l'ai vérifié en interne). Avez-vous bien désactivé puis réactivé la case "retenir mes coordonnées" ?
    (P.-S. Je supprime vos tests comme demandé.)

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