« Je parlais avec Rosier car j’étais inquiète de ce qui nous opposait souvent Jean-Luc et moi. Elle me rassurait : selon elle, tous les hommes traversaient une sévère remise en question aux approches de la quarantaine. Elle était sûre qu’il m’aimait même si la politique, pour l’instant, l’emportait sur le sentiment amoureux. Par contre, elle me trouvait trop dépendante. Quand elle apprit que je n’avais pas de compte en banque ni de carnet de chèques et que Jean-Luc me donnait quand je le souhaitais de l’« argent de poche », elle fut horrifiée. « Mais tu travailles, tu gagnes ta vie ! C’est lui qui touche tes chèques ? – Heu, je crois. » Elle me persuada de remédier à cette situation, je promis et n’en fis rien : au fond, cela me convenait. »
Commentaires
je viens d'apprendre que ce n'est qu'en 1973 que les femmes belges ont acquis le droit d'avoir un compte en banque sans l'accord de leur mari...
L’intervention de Gérard, dans la note qui précède, porte à la réflexion sur le côté superficiel de la culture de beaucoup (de la plupart) qui se « gargarisent » de belles phrases creuses. … ce fut de tous temps (le coq qui se pare des plumes du paon de Lafontaine !)
Malheureusement, de nos jours, ce sont des propos qui finissent par camoufler et obscurcir le principal … Quand on veut s'informer ou se documenter, on se perd et on se fatigue à la recherche de l’essentiel …
« Remise en question aux approches de la quarantaine » n’est-ce pas justement là, la trahison de « l’âge mur » qui cherche surtout à se gonfler la gorge de propos creux, tout en n’épatant personne ? … Quand on devient vieux, on perd la certitude et on « retombe en » sa jeunesse (enfance). … on découvre et on s’émerveille de tout ce qu’on ignore. …
@ Adrienne : L'égalité n'est ni une vieille affaire ni une affaire classée !
@ Doulidelle : Ton commentaire me fait penser à la chanson de Jean Gabin:
http://www.dailymotion.com/video/x3tge_jean-gabin-je-sais_news
"Quand j'étais gosse, haut comme trois pommes,
J'parlais bien fort pour être un homme
J'disais, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS, JE SAIS
C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes 18 ans
J'ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS
Et aujourd'hui, les jours où je m'retourne
J'regarde la terre où j'ai quand même fait les 100 pas
Et je n'sais toujours pas comment elle tourne !
Vers 25 ans, j'savais tout : l'amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l'amour ! J'en avais fait tout le tour !
(...) Il y a 60 coups qui ont sonné à l'horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j'm'interroge ?
Maintenant JE SAIS, JE SAIS QU'ON NE SAIT JAMAIS !
La vie, l'amour, l'argent, les amis et les roses
On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais ! Mais ça, j'le SAIS... !"
Élémentaire pourtant l'indépendance économique...encore parfois durement acquise par certaines femmes qui travaillent dans l'entreprise, la ferme, le cabinet etc..de leurs conjoints.
Comme tu le dis, ce n'est pas une "affaire classée"!
Bon weekend Tania, temps doux, "grisouni" avec éclaircies...un beso
Elémentaire à mes yeux aussi, pour son propre équilibre et celui du couple.
Bon week-end à toi, Colo, avec une douce et longue nuit du changement d'heure.
Je ne sais pas comment sont faits les hommes en général et à la quarantaine en particulier mais personnellement je me remets en cause tous les ans, tous les mois, tous les jours.
Tous les printemps je fais le tri, le ménage pour me concentrer sur ce que je pense essentiel , l'amour, la mort, le respect des autres et surtout de celles et ceux qui m'entourent, que je chéris , sur la nature qui m'entoure, sur les "éléments" même s'ils sont déchaînés. Car il est bon de se sentir vivant dans un monde qui s'intéresse de plus en plus au superficiel, aux spectacles consommables et jetables qu'ils prennent pour la "vraie" vie.
Et puis jamais , non jamais, il ne me serait venu à l'idée de donner "de l'argent de poche" à ma compagne, à mon épouse, comme on pourrait donner à une enfant de dix ans. Jamais, non jamais elle n'aurait accepté d'être dépendante d'un mari.
Mais nous n'avons aucun mérite, ce sont des personnes comme Godart qui nous l'ont enseigné .. :) . Faites ce que je dis....
Beau dimanche Tania.
"Au fond, cela me convenait"... et oui, être libre, c'est plus dur !
Bon dimanche, chère amie.
@ Gérard : Vous tenez la forme, merci ! J'aime beaucoup votre "bilan" permanent. Beau dimanche à vous, Gérard, sans pluie et doux chez nous.
@ Bonheur du jour : Belle journée, cher Bonheur du jour, les arbres du quartier arborent de folles couleurs d'apparat.
Et en France ce n'est qu'en 1965 qu'elles ont le droit de travailler et d'avoir un compte bancaire sans l'accord de leur mari; et en 1985 seulement est proclamée l'égalité des époux sur la gestion des biens et celle des enfants!
Je retiens la proposition de ce roman, payé bien évidemment sur mon argent de poche!
@ Claudialucia : Il n'y a que trente ans, une réalité toute neuve !
Pour info, j'ai mis un lien vers une autre critique dans les commentaires du billet précédent. Bonne après-midi, Alezandro.