« A Dubaï, dans le vieux quartier de Satwa, un perroquet se regarde dans une glace et n’a plus personne à qui parler.
Il a tout vu, ce perroquet. Le petit village de pêcheurs posé sur le sable, les bédouins sur leurs chameaux errant dans le désert, les plongeurs à la recherche de perles fines. Et presque d’un seul coup, un tremblement, le pétrole, le bitume, le béton. »
Nicolas Joriot, Mise à mort du perroquet
Photo © Anna Puig Rosado (Dubaï)
Commentaires
beau raccourci pour dire l'évolution accélérée qu'a connue ce coin du monde!
Texte insolite et intrigant qui pousse à en savoir davantage. … On découvre alors que le photographe « arpente les lieux usés » et « la solitude urbaine » … C’est triste et déprimant, mais interpelle la conscience de nos civilisations qui gaspillent les moyens en ne se préoccupant pas des chancres. … Le perroquet annone les choses perdues, sans prendre conscience, comme nous. …
@ Adrienne : D'accord avec toi.
@ Doulidelle : Il se tient de l'autre côté du décor.
En réaction au commentaire d'Adrienne qui parle d' "évolution accélérée" : évolution certes au niveau urbanisme (mais sans toujours beaucoup de goût...) mais sûrement pas pour les droits des femmes. Dubaï, Qatar, Brunéi, Arabie Saoudite : ces monarchies du Moyen-Orient sont des pays riches, mais ils me dégoûtent quand je vois qu'ils refusent d'accueillir des migrants, quand je vois de quels droits disposent leurs femmes, quand je vois les liens troubles avec les extrémistes et fanatiques.
Bon week-end Tania.
@ Un petit Belge : Je partage ton indignation, merci pour ton commentaire explicite. Bon week-end et à bientôt.
Si j'ai étendu le sujet, c'est que j'ai poussé très loin mon investigation de l'auteur et de ses œuvres. ... et je me suis trouvé devant une documentation photographique interpellante sur les chancres de nos civilisations opulentes. ... c'est interpelant en ce qui nous concerne et ce l'est plus que cette vision lointaine qui nous permet de rester bien au chaud dans nos pantoufles. ...
C'est cela. Certains se laissent interpeller comme tu le fais, d'autres ne s'en soucient guère. Anna Puig Rosado "enregistre" l'état du monde sans complaisance.
C'est triste un perroquet sans voix!
A qui parler ? A bientôt, Alezandro.