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Le fil de mes idées

« Son visage m’a rappelé celui de la jeune femme que nous avions rencontrée dans le port de Tinos et dont nous étions tombés amoureux tous les deux. alexakis,la clarinette,roman,littérature française,grec,français,écriture,amitié,maladie,vieillesse,société,cultureSa présence m’était si agréable que j’ai parlé beaucoup plus longuement que d’habitude. J’évitais de trop la regarder pour ne pas perdre le fil de mes idées, je l’ai quand même perdu à deux ou trois reprises. J’ai expliqué pourquoi je considérais comme un avantage le fait d’écrire en deux langues, pourquoi mes rapports avec le français avaient toujours été plus détendus qu’avec le grec, je me suis souvenu que ma machine à écrire grecque croupissait sous ma table à l’époque de la dictature des colonels, j’ai comparé le travail du romancier à celui d’un menuisier en train de construire un meuble un peu compliqué, j’ai confessé qu’il me fallait deux ans environ pour écrire un livre, que j’avais passé la plus grande partie de mon existence entouré de personnages de fiction, que le roman occupait certainement plus de place dans ma vie que ma vie dans mes romans. »

 

Vassilis Alexakis, La clarinette

Commentaires

  • bel extrait...
    c'est vrai qu'on a une relation très différente à nos langues, si on en parle deux

  • je n'ai pas lu celui là mais Alexakis est un excellent écrivain et j'ai eu du plaisir à lire plusieurs de ses livres

  • Si le livre est à la mesure de cet extrait, je note tout de suite cet auteur que je ne connaissais pas. La dernière phrase mérite qu'on s'arrête.

  • @ Danièle : De quoi confronter tes impressions à celles d'Alexakis.

    @ Colo : Ses remarques sur la traduction sont très intéressantes.

    @ Adrienne : J'imagine, moi qui ne suis qu'imparfaitement bilingue.

    @ Dominique : Tes suggestions sont les bienvenues, j'irai voir les titres dont tu as parlé.

    @ Christw : Bonne rencontre avec Alexakis un jour ou l'autre.

  • Le travail du romancier et de tous ceux qui écrivent sérieusement ne sera beau que s’ils mettent du temps à construire leurs « œuvres » avec passion et amour, comme le font les menuisiers artistes qui créent des chefs d’œuvres pour nos intérieurs et nos musées et passent ensuite à la postérité comme les bons écrivains. …

  • @ Doulidelle : Ce "roman" porte l'amour des mots dits, écrits, cherchés, traduits. Bonne soirée, Doulidelle.

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