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Pas en sucre

garat,pense à demain,roman,littérature française,trilogie,xxe siècle,1963,culture« Antoine conduisait donc Christine à travers bois, sans l’aider à franchir les ornières et les fossés, sans s’inquiéter d’elle, pas plus que pour traverser le terrain vague de Nanterre ; elle commençait à savoir qu’elle n’avait pas à attendre de lui ce genre de galanterie. Loin de la contrarier, être traitée en égale lui plaisait, elle n’était pas en sucre et lui n’avait pas à jouer les chevaliers servants, cette rudesse virile avait pour contrepartie de l’exempter des chichis ; sa lecture récente de Simone de Beauvoir portait ses fruits. Fi des jeunes filles rangées, qui mendient la protection ancestrale des hommes et s’amputent d’elles-mêmes. En renonçant à ce privilège aliénant, les femmes s’émancipent, par leur volonté propre conquièrent leur dignité, un gain sans pareil. »

Anne-Marie Garat, Pense à demain

 

 


Commentaires

  • Je pense que l'époque actuelle, celle que je vois, prend bien sa revanche sur les jeunes filles rangées. En regrettant toujours les différences injustes, celles qui ne relèvent plus de l'agrément des complémentarités.

    Revenant sur les commentaires d'hier, vous n'avez pas à justifier votre façon de parler des livres, du récit et la remarque émise n'a rien d'une critique. Un échange de vue, et sans doute suis-je particulier d'entrer dans un livre sans en rien savoir ! Un jeu en quelque sorte. Ne changez rien, c'est bien !

    Lire plusieurs (deux en général) fictions en parallèle cela m'arrive, ce que ne peut comprendre ma compagne. J'arrive à isoler chaque univers.

  • Bien d'accord. Je suis assez inquiète de voir, depuis plusieurs années déjà, fleurir de plus en plus dans les magasins les robes de princesse et autres attributs du même genre. Sans parler des panoplies de parfaite ménagère.
    La femme, princesse ou ménagère... mais toujours amputée d'une partie d'elle-même, cette authenticité qui dérange tellement !

  • Mais c'est un gain sans pareil qui n'est pas acquis pour toujours. Il y faut de la vigilance.

  • @ Christw : Pas de problème, je n'ai pas lu votre commentaire ni celui de Saravati comme une critique. Vos réactions font écho aux questions que se pose, j'imagine, quiconque partage ses lectures dans la blogosphère, et c'est un plaisir d'échanger à ce sujet avec d'autres blogueurs.

    @ Danièle : En lisant "Du côté des petites filles" d'Elena Gianini Belotti dans les années 70, nous avons cru que ces jouets stéréotypés selon le genre auraient moins de succès, mais c'était sans compter sur le conservatisme idéologique du commerce.

    @ Colo : La formulation est parfaite, oui, bonne soirée, Colo.

    @ Aifelle : On pourrait dire de l'égalité ce qu'écrivait Prévert de la liberté : elle est toujours "en vérité provisoire".

  • j'ai un gros doute, par rapport à ce gain, quand je vois et j'entends les jeunes filles d'aujourd'hui... (et pourtant je ne suis pas du tout de nature pessimiste ;-))

  • Enseigne-t-on assez les combats féministes au cours d'histoire ? J'ai découvert récemment sur Wikipedia une chronologie du "statut de la femme en Belgique" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_statut_de_la_femme_en_Belgique

  • "pas en sucre", c'est ce qu'enseignait ma mère à mes soeurs. "Surtout ne faites pas comme moi". Elles sont devenues plus tard des femmes émancipées et fortes. elles ont acquis "un gain sans pareil". Malheureusement elles ont trouvé plus forte qu'elles: la maladie! Aujourd'hui j'aimerais écouter leurs conseils et leurs expériences.
    Très bon week-end Tania

  • Cher Gérard, il y a des batailles collectives et il y en a d'autres, personnelles, contre la maladie, contre le malheur, qui nous laissent souvent sans voix. Comme elles nous manquent ces voix aimées avec qui nous échangeons dans le silence de notre coeur. Bon dimanche.

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