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Pour "Rosé"

Aujourd’hui Florence Marchal & Annabel Sougné présentent chez Amazone leur projet de livre commun, les textes de l’une et les photographies de l’autre : « Rosé ». Une couleur douce pour un sujet qui ne l’est pas, et qu’elles abordent d’une manière singulière – chacune la sienne, mais ensemble. 

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Elles ne s’étaient plus rencontrées depuis une quinzaine d’années quand elles se sont revues, ces « petites filles sages » de bonne famille qui faisaient la fierté de leur père – mais pas seulement cela. Il y a des choses qui ne se disent pas.

A deux, elles sont retournées dans leurs villages, éloignés de trente kilomètres, sur les lieux de leur enfance : « Deux univers, presque une même histoire. » Puis elles ont échangé mots et photos. « Le livre ne se veut pas autofictionnel. Il n’y a pas de pathos : ni larmes, ni désespoir. Au contraire, il libère. Il libère la parole, les souvenirs, les sensations refoulées. »

Une architecte graphiste de plus en plus tournée vers l’écriture et une photographe professionnelle (elles vivent et travaillent toutes deux à Bruxelles) se sont retrouvées et peut-être trouvées dans le désir de dire publiquement la blessure intime, l’enfance violée.  De contrer le silence des familles. Si la démarche paraît thérapeutique, l’originalité de « Rosé » ne se limite pas au thème de l’inceste. C’est une approche artistique, un dialogue délicat entre la poésie et les images.

C’est aussi une aventure graphique avec l’asbl Espaces Regards : les auteures s’adressent pendant 45 jours aux internautes pour co-éditer « Rosé ». Elles font appel à leur solidarité en collectant des fonds via la Kiss Kiss Bank Bank (soutien aux projets créatifs et innovants). En échange des contributions, suivant leur montant, différentes contreparties sont proposées (plus de précisions sur le site).

Le projet commun de Florence Marchal & Annabel Sougné prévoit plusieurs étapes : d’abord la publication du livre, à l’automne prochain, et une exposition des photographies, en 2014. Puis une journée d’études sur ce sujet encore trop souvent tabou.

« Il faut que ça sorte.
Il faut que l’on sache
pour que cela s’arrête. »

Commentaires

  • Oh cette édition a l'air super et le livre de toute beauté si on en croit la couverture ! Merci pour l'info !

  • Quel délicat sujet que l'inceste. Parler de ce tabou en poésie et images est en effet une façon douce d'aborder le sujet terrible. La couverture est magnifique, l'idée courageuse en effet.

  • Rares sont les femmes qui osent parler de l'inceste. Avec "L'aigle noir" , Barbara nous en avait donné une fragile esquisse. Je vais attendre la sortie de ce livre avec impatience. Pour des raisons diverses, ce livre m'intéresse beaucoup, notamment pour savoir comment l'expression , la parole et l'art peuvent contribuer à exorciser ce mal qui ronge beaucoup de femmes jeunes ou moins jeunes.

    Les paroles d'une assistante sociale avec qui nous intervenions auprès de jeunes en danger, m'ont marqué pour toujours: "on parle de crimes , de viols et on pense que le danger pour les jeunes filles arrive toujours de l'extérieur mais dans neuf cas sur dix c'est dans leur propre famille qu'on le trouve quel que soit d'ailleurs leur position sociale".
    Ca m'a fait froid dans le dos surtout lorsqu'on y ajoute toutes les violences ( en général) faites aux femmes par leurs maris ou leurs fils!
    Merci beaucoup pour l'info Tania. J'ai bien pris note.Belle façon je trouve d'aborder ce sujet tellement tabou.

  • @ Euterpe : La maquette du livre est soignée de A à Z, en effet.

    @ Colo : Leurs retrouvailles, les échanges de textes et de photos, les émotions partagées, et cela sans tomber dans le pathos, la lourdeur, c'est quelque chose qui ne laissera personne indifférent.

    @ Gérard : Oui, ces souffrances sont souvent tues ou confiées à très peu de personnes - il y faut une sacrée dose de confiance, et comment encore avoir confiance en quelqu'un quand un parent trahit celle qu'on a placée en lui ?
    J'espère que ce livre trouvera beaucoup de lecteurs pleins d'empathie comme vous, Gérard.

  • La gravité du sujet gagne à être présenté de manière aussi soignée et sans pathétique navrant. La photo de couverture suffit à se convaincre de la qualité et de la vision positive du projet.

    Je suppose que la publication du livre ne dépend pas uniquement de la collaboration des internautes. Un projet digne qui mérite aboutissement.

  • Bonjour, Christw. Comme l'indique le site en lien, c'est leur "(...) premier livre d'une collection, mêlant écriture et photographie. Ce genre littéraire trouve difficilement sa place auprès des éditeurs et des libraires, ne sachant ni comment les « étiqueter », ni où les « ranger »." D'où l'appel aux "KissBankers".

  • Désolé d'avoir survolé trop vite les liens.

    Sachant que que coûte la réalisation (impression) d'un tel projet, compte tenu de la manière dont fonctionne l'édition, je me dis que le prix du livre n'est pas excessif. L'idée cadeau est excellente.

    Il me semble néanmoins réservé à un cercle restreint: acheteurs potentiels (prix), personnes sensibles au thème.

  • Pas de problème. A ce jour, elles en sont à 21 % de l'objectif à atteindre d'ici le 3 juin, cela semble bien démarrer. Bon week-end !

  • quel courage il faut pour cela!
    et quelle belle initiative d'en parler dans un cadre artistique

  • Ce livre se veut d'abord un projet artistique et une rencontre originale entre le langage des mots et celui des images. Bonne soirée, Adrienne.

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