« Elle coupe, elle coupe, / silencieuse, le dos courbé, / pendant des heures, elle coupe.
Elle coupe, elle coupe, / chaque brin d’herbe, / de même hauteur, / il faut que ce soit net / tout le long de la bordure.
Inlassablement, elle taille.
C’est joli, cette petite fille, / qui prend soin de son jardin.
Une enfant comme ça, / ils aimeraient aussi avoir.
Et elle coupe, / elle ajuste, / elle rectifie, / elle aligne, / dehors / dans le jardin, / loin de tout / ce qui là-bas / à l’intérieur, / respire la terreur. »
Florence Marchal & Annabel Sougné, Rosé
Un projet à soutenir :
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Commentaires
Couper, castrer. Exorciser la souffrance sans rien dire.
mettre de l'ordre là où on le peut
@ Christw : Arrive-t-on jamais à égaliser ?
@ Adrienne : Et respirer.
Soigner le jardin, le remettre en ordre, le protéger de tout ce qui pourrait lui nuire pour évacuer la souillure intérieur.
La petite fille aux ciseaux essaie de se reconstruire brin après brin.
..intérieurE
J'aime beaucoup ce texte, si vrai ! Mettre de l'ordre à l'extérieur, tenter d'en mettre à l'intérieur, qui n'a jamais tenté cette expérience ?
Inlassablement, méticuleusement, traquer tout ce qui pourrait faire désordre. Couper.
@ Gérard : Soigner et se soigner, vertus du jardinage.
@ Annie : Que tout soit net - que de choses cachées derrière cette perfection parfois.
@ Colo : Pour lisser les élans sauvages ?