« Dans l’histoire de l’art pour se faire remarquer il ne faut pas tenter de faire quelque chose de plus beau, cela ne sert à rien, il n’y a aucun exemple ; il faut « danser à rebours », contredire ce qui a cours. »
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« Dans l’histoire de l’art pour se faire remarquer il ne faut pas tenter de faire quelque chose de plus beau, cela ne sert à rien, il n’y a aucun exemple ; il faut « danser à rebours », contredire ce qui a cours. »
Commentaires
c'était l'époque de la danse à rebours, des tas d'artistes n'avaient en tête que de bousculer l'ordre établi...
A rebours : La réflexion de ce contestataire nous entraîne à porter un jugement négatif sur la valeur de sa démarche : « faire quelque chose de plus beau ne sert à rien … » ce qui compte : « contredire ce qui a cours … »
Je suis un idéaliste qui regarde très haut et devant … qui n’aime pas ceux qui détruisent … qui contredisent par principe, « dansent à rebours » et n’apportent rien … le meilleur se décante tout seul … : c’est la loi de l’harmonie qui prévaut toujours …
Cette toile m'intrigue et me plaît, les couleurs, le thème ...
Toujours de belles images, toujours de belles pensées, un art consommé de la mise en page, une délicatesse d'aquarelliste, une élégance jamais prise à défaut, voilà un blog vers lequel on va et on revient avec le même plaisir et l'assurance de n'être jamais déçu.
@ Doulidelle
Je trouve votre jugement un peu sévère.
Ce n'est pas qu'ils "n'apportent rien", ce qu'ils apportent c'est l'idée du contraire dont l'expression parfois est très belle
aussi.
Et s'ils contredisent "par principe", ils sont animés à chaque réalisation par un sentiment de révolte, de désir de changement, même s'ils le démentent.
Ce ressenti (en phase avec l'époque où le meilleur ne se décante plus) ne les empêche nullement de "regarder très haut et devant".
Hier, je suis « retombé en enfance » toute une journée en jouant avec mes petits-enfants, une journée merveilleuse faite du rire cristallin d’enfants heureux, cascadant telles des clochettes lamaïstes au vent, qui persiste encore en ma mémoire dans un écho de bonheur …
Je vais maintenant me retremper dans un autre monde, celui si raffiné de Tania et de ses « textes et prétextes » et me délecter de ses études si éclectiques et talentueuses.
Si j’interviens régulièrement c’est qu’on m’y a poussé … je restais dans l’ombre, me contentant d’apprécier … Cependant se découvrir avec sincérité comporte les risques de la controverse et du désaccord…
A Claire et aux autres qui partageaient sa critique, je répondrai que je n’ai analysé que le texte qui a été mis en exergue, sans me préoccuper de l’auteur lui-même dont on ne saura jamais quelles sont les pensées intimes… Je reconnais que celui-ci a le mérite de la sincérité … Cependant, je ne peux m’empêcher de m’élever contre les talents faciles dont la production tient plus de l’artisanat que de l’art qui lui demande du travail et du « génie » ….
@Doulidelle
"l'auteur dont on ne saura jamais quelles sont les pensées intimes", là je vous rejoins entièrement !
Pour le reste, la discussion est longue et touche à des choses essentielles dont le développement m'est difficile et requiert du temps et de l'espace.
Alors voilà, je crois que le "génie" est partout et nulle part... à ce propos, nous avons en Belgique un éminent spécialiste de l'art contemporain, Thierry de Duve.
Je vous conseille la lecture de deux de ses livres majeurs: "Au nom de l'art" ou plus récemment réédité: "Résonances du ready-made". A partir d'une étude approfondie de Marcel Duchamp (son dada) il s'interroge sur notre (mais est-ce encore la nôtre?) époque où tout et n'importe quio peut être de l'art. Bon, ça ce ne se lit pas comme un roman, mais ça vaut la peine.
J'espère ne pas vous avoir offensé par mon "désaccord", ce n'était pas le but. Je lis vos réactions avec bcp de plaisir, comme Tania vous aussi vous avez une très jolie plume, artistique...
à Doulidelle... en ce qui concerne l'artiste Georg Baselitz, je crois que de jeter un oeil sur le dossier dont Tania nous a donné le lien pourra vous éclairer et peut-être vous donner envie d'en savoir davantage sur la production en général.
A Claire, croyez-bien que j’ai bien soin de consulter les liens que Tania nous suggère sur la toile et même la documentation que j’ai accumulée depuis 60 ans avant de me permettre un avis aussi tranché … (C’est pour moi un excellent exercice de culture générale) Je me suis surtout élevé contre « pour se faire remarquer, il ne faut pas tenter de faire quelque chose de plus beau … il faut « danser à rebours », contredire ce qui a cours … » … Je ne veux cependant pas alimenter un débat qui n’a pas sa place ici …
une dernière...
les références exactes des 2 bouquins cités de Thierry de Duve sont:
Au nom de l'art: pour une archéologie de la modernité, Minuit, 1989.
Résonances du readymade: Duchamp entre avant-garde et tradition, Hachette, 2006.
Si vous cherchez une lecture plus accessible et en guise de première approche, le catalogue paru lors de l'expo "Voici" (dont de Duve était le commissaire en novembre 2000 au Palais des Beaux-Arts) vous donnera pleine satisfaction !
Voici, 100 ans d'art contemporain, Ludion, 2001.
Désolée, nos commentaires se sont croisés ! il n'y a donc pas lieu de vous conseiller de la lecture puisqu'apparemment vous vous êtes bien documenté, permettez-moi seulement de vous signaler que les deux phrases de Baselitz sont des extraits qui doivent se lire dans leur contexte mais bon on ne va pas s'énerver pour un "débat qui n'a pas sa place ici", quioque...
Mais, si, mais si, tous les débats ont leur place ici et ailleurs.
Ce qui m'ennuie dans la citation est "se faire remarquer" qui sent le commercial.
Ceci mis à part, regarder, créer en reconsidérant ce qui existe avec un oeil à rebours me semble indispensable. Pour sortir des arts traditionnels prenons l'architecture. Les copies de fermettes, de maisons "à l'ancienne", de buildings sont laids à pleurer.
Vous parlez de Duchamp, Claire, et, pour rester dans les "classiques", que serait la peinture sans Magritte, Dali, Pollock...?
Merci Colo, moi aussi je déteste les fermettes à l'ancienne mais il me semble que leur "poussée" diminue, non ? Vivre dans une maison adaptée à sa singularité, vivre avec son époque et y faire face et donc construire en fonction.
Mais vivre aussi au présent avec "un oeil à rebours", avec un regard sur le passé et ce qu'ont fait les autres...quitte à transgresser, à détruire si c'est très grave, c'est ce qu'avait compris Bazelitz, c'est en tout cas ce qu'il voulait faire de toutes ses forces. Comme allemand, il n'avait pas vraiment le choix, au sortir de la guerre la culpabilité était tellement lourde ! il a choisi la peinture (il a fait de très belles gravures et sculptures mais il est d'abord peintre) et contredire, provoquer, danser à rebours, c'était "son porter léger" cfr votre dernier billet sur le fardeau de Kundera.
Et plutôt que de s'adonner à la peinture abstraite comme beaucoup d'artistes allemands de l'époque qui préfèraient les surfaces planes, sans traces... il a assumé et il a osé le figuratif et à l'envers encore bien !!
Le "se faire remarquer" qui vous choque n'est pas commercial, je crois qu'il disait cela par provocation, il est rebelle et on le dit farceur. Le faire contraire est sa bataille, sa manière de porter son fardeau, de transcender son passé et de vivre au présent, c'est l'expression d'une liberté dont il a été privé sous les nazis et le régime communiste, entre autres choses.
Enfin vous trouverez tout cela en parcourant les articles dont Tania nous donne le lien "Drapeau au vent sur laligne de front" et "L'artiste en arbre déraciné", de beaux titres pour un grand peintre.