« Comme le danseur, dont le corps a si bien apprivoisé la musique qu’il la suit tout en la dominant, marquant les accents et jouant avec le tempo, entre anticipation et retard, pour donner au rythme un relief que l’on ne soupçonnait pas, l’écrivain, esclave semi-consentant du temps, se soumet à la chronologie, à la logique du temps, tout en la domptant. La lecture se déroule, mais seul le poète est maître de la lecture. On aurait tort de croire que le rythme de lecture dépend du lecteur, de son acuité visuelle ou de ses talents intellectuels, le rythme est, par avance, défini par la main qui écrit. »
Geneviève Brisac, Agnès Desarthe, La double vie de Virginia Woolf
Commentaires
L'image empruntée au monde de la danse et de la musique pour parler de son métier d'écrivain (=esclave semi-consentant du temps!) allège la vision trop grave que nous avons d'elle... apparemment à tort d'après Brisac et Desarthe.
Votre choix d'illustration va dans ce sens, ces sculptures sont absolument délicieuses!!
C'est agréable et toujours un peu surprenant de retrouver un extrait oublié d'un livre lu, mais c'est très agréable et pousse à reprendre le livre en main
Rythme de la main, musique de la plume sur le papier. C'est bien joli tout ça!
La dernière phrase fait réfléchir, elle me paraît très juste.