« Après le décès de mormor [grand-mère maternelle en norvégien], je suis sortie avec ma mère de notre maison dans le Minnesota, et elle m’a dit que le plus étrange, dans la mort de sa mère, c’était que ne fût plus là quelqu’un qui n’avait jamais voulu pour elle que ce qu’il y avait de mieux. Je me rappelle exactement où nous nous tenions, debout dans le jardin, quand elle a dit cela. Je me souviens du temps estival, de l’herbe un peu roussie par la chaleur, de la forêt à notre gauche. C’est comme si j’avais inscrit ses paroles dans ce paysage en particulier, et ce qui est curieux, c’est que, pour moi, elles y sont toujours inscrites. »
Siri Hustvedt, Yonder (Plaidoyer pour Eros)
Rik Wouters, Femme écrivant (détail)
Commentaires
C'est très bien de pouvoir distinguer grand pères maternelles et paternelles directement...
C'est vrai. Pour "grand-mère", "mormor" est plus plaisant que "mémère".
je voulais dire grand mère, bien sûr, et différencier mère de son père et mère de sa mère... En français on ne peut pas.
C'est ce que j'avais bien compris, Keisha. Pour les grands-pères, ce sera "morfar" ou "farfar", plutôt que pépère ;-). Bon dimanche.
Oui c'est surprenant pour nous cette distinction qui situe tout de suite de quelle lignée on parle. Des paroles qui ont été marquantes pour la narratrice visiblement.