« Tu vas là contre ta pente naturelle », dit ma mère à chaque fois que j’entame une période de promo. C’est partiellement vrai. J’ai beau faire de mon mieux pour rester sincère, la répétition de l’exercice finit par me donner l’impression de mentir. Pire, de mentir avec sincérité. Comme à l’école et puis à l’université, quand répéter des choses par cœur finissait par m’en dégoûter. Mes livres s’éloignent quand j’en parle trop, je n’en sens plus le point d’origine ni la nécessité, ils deviennent des entités vides, abstraites. C’est pourquoi je préfère en lire des extraits. Offrir au public un peu du souffle qui m’a traversé. Offrir mon souffle. Ce sont les seuls moments où je retrouve ma pente naturelle. »
Antoine Wauters, Le plus court chemin
Photo d'après la vidéo Brut Book
Commentaires
En effet je me souviens qu'il avait lu pas mal d'extraits lorsque j'ai assisté à une rencontre avec lui. Et c'était bien.
Ce sera chouette d'avoir le souvenir de sa voix quand tu le liras.
Comme c'est bien dit ! Offrir son souffle pour ne pas mentir avec sincérité.
N'est-ce pas ? Bon dimanche, Claudie.
une bien jolie pente
j'aime cet auteur dont j'ai déjà lu deux livres, une belle écriture
Ravie que tu le connaisses et l'apprécies, Dominique.
Ca résonne avec une réflexion récente, de Mona Chollet et de moi-même. Un exercice un peu absurde ont s'est débarrassée Eléna Ferrante.