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Visions

Woolf Mrs._Dalloway couverture originale par Vanessa Bell.jpg« Such are the visions which proffer great cornucopias full of fruit to the solitary traveller, or murmur in his ear like sirens lolloping away on the green sea waves, or are dashed in his face like bunches of roses, or rise to the surface like pale faces which fishermen flounder through floods to embrace. »

« Visions du promeneur solitaire ; visions qui sont pour lui de grandes cornes d’abondance pleines de fruits, le murmure des sirènes qui chevauchent les vagues de la mer verte, des gerbes de roses qu’on lui lance au visage, les pâles figures que, pour les étreindre, les pêcheurs cherchent dans les flots. »

Woolf Mrs D poche 1968.jpg« Such are the visions which ceaselessly float up, pace beside, put their faces in front of, the actual thing ; often overpowering the solitary traveller and taking away from him the sense of the earth, the wish to return, and giving him for substitute a general peace, as if (so he thinks as he advances down the forest ride) all this fever of living were simplicity itself ; and myriads of things merged in one thing ; and this figure, made of sky and branches as it is, had risen from the troubled sea (he* is elderly, past fifty now) as a shape might be sucked up out of the waves to shower down from her magnificent hands compassion, comprehension, absolution. »

« Visions qui sans cesse flottent devant le réel, l’entourent, le cachent ; qui suivent le promeneur solitaire, s’emparent de lui, lui enlèvent le goût de la terre, le désir de rentrer chez lui, et lui donnent en échange une paix profonde, comme si (c’est ce qu’il pense en avançant le long de l’allée de la forêt) toute cette fièvre de la vie était la simplicité même, comme si ces myriades de choses ne faisaient au fond qu’une seule chose et que cette figure, faite de ciel et de branches, se fût élevée de la mer agitée de la vie (il* est âgé, il a plus de cinquante ans), forme née de l’écume des vagues, pour répandre, de ses mains magnifiques, la pitié, la bonté, le pardon. »

Virginia Woolf, Mrs. Dalloway

[*Peter Walsh]

Jaquette originale de Vanessa Bell (soeur de V. Woolf) / Couverture du Livre de Poche 1968

Commentaires

  • On se rend compte combien se perd dans les traductions quand les textes sont aussi travaillés, musicaux, rythmés.
    Et les nombreuses allitérations comme ici: "which fishermen flounder through floods to embrace".
    Merci!

  • Je n'imaginais pas que la perte était telle, en effet. Le texte original est beaucoup plus poétique. J'avais remarqué cette allitération, de là à tout bien prononcer... Merci à toi de m'avoir encouragée, Colo.

  • 100% d'accord avec Colo, si on peut on lit la vO, tellement belle

  • Formidable !

  • Cette lecture m'a littéralement enchantée.

  • Impossible pour moi de lire en Vo, et je suis consciente de tout ce que je perds. J'ai tenté un temps dans ma jeunesse les livres bilingues mais je me suis vite lassée...c'est ainsi, je ne suis pas douée pour les langues hélas...merci pour ces superbes extraits

  • Heureusement, de bonnes traductions nous permettent de capter les qualités de tant d'œuvres qui sinon nous restent inaccessibles.

  • cette traduction est tellement différente de l'original! tout le point de vue en devient différent!

  • N'est-ce pas ? Toi qui aimes traduire, comme Colo, tu mesures encore mieux cette différence que moi.

  • Différences flagrantes; je l'avais lu aussi en anglais; mais maintenant, je lis davantage en anglais des textes techniques que des romans.

  • Et pourtant, la traduction française fait passer beaucoup de choses et m'a séduite, malgré ces différences.

  • Bonjour Tania, hum de bien belles lectures. Ce que j'aimerai retrouver moi, ce sont les livres avec les pochettes dessinées par Vanessa Bell. C'est pour moi, une des plus grandes artistes de son époque dans beaucoup de domaine. j'ai une adminration sans non pour cette femme, et je crois que c'est la seule

  • L'œuvre de Vanessa Bell m'est encore largement inconnue, j'aimerais pouvoir l'apprécier "en vrai". Ce serait une bonne idée de reprendre ces jaquettes, peut-être cela a-t-il déjà été fait pour une édition anglaise ? Bon dimanche, Claude.

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