Le lit, la vitre auprès, la vallée, le ciel,
La magnifique rapidité de ces nuages.
La griffe de la pluie sur la vitre, soudain,
Comme si le néant paraphait le monde.
Dans mon rêve d’hier
Le grain d’autres années brûlait par flammes courtes
Sur le sol carrelé, mais sans chaleur.
Nos pieds nus l’écartaient comme une eau limpide.
O mon amie,
Comme était faible la distance entre nos corps !
La lame de l’épée du temps qui rôde
Y eût cherché en vain le lieu pour vaincre.
Yves Bonnefoy, La rapidité des nuages (Ce qui fut sans lumière)
Commentaires
C'est un poème que j'avais retenu dans ce beau recueil que ma offert Marie, il est magnifique.
Absolument. Et ce vers : "La griffe de la pluie sur la vitre, soudain", qui exprime si bien ce que j'observe à mes fenêtres.
Bonjour Tania, comme j'aime Yves Bonnefoy... je viens de terminer un livre, que je crois que je vais reprendre car il est si beau, dans lequel la poésie de ce poète est très présente. C'est "pas même le bruit d'un fleuve". Je vais faire le billet ce soir ou demain. À tout bientôt. Claude
Bonjour, Claude, ah coïncidence... J'irai bientôt lire ton billet sur ce livre.
les nuages qui plaisaient tant à Constable
Et tu l'as bien montré sur ton blog.
Quel beau poème, c'est magnifique.
Merci Tania, gros bisous et bel après-midi
Heureuse qu'il te plaise, Denise.
C'est si simple, parfait, beau. que dire? Laisser flotter les mots...............
Et savourer le poème, exactement.
Tania, merci. La première strophe me rappelle les peintures de nuages d'Henri le Sidaner.
Ces vers nous parlent, ils sont si visuels.
Je suis si heureuse de constater que la poésie d'Yves Bonnefoy te touche, ainsi que tes lecteurs.
Les deux derniers vers de ce poème m'émeuvent.
Bonne journée.
Merci, Marie, pour ce recueil que tu m'as mis entre les mains. Chaque strophe de ce poème-ci a son "climat" et la dernière est particulièrement expressive, oui. Bonne journée à toi.
Quel talent ! les images défilent et nous submergent....
Merci Tania !
Avec plaisir, Claudie.