« Qu’est-ce qui peut tenir, se demanda-t-il, qu’est-ce qui pourra jamais tenir face à ça ? Un flanc de colline labouré avec ses mottes de terre luisantes après le passage du soc ? Un œil affûté pour saisir la différence, infime mais réelle, entre deux espèces de roitelets, laquelle rendait compte d’une histoire entière de vies divergentes ? Valait-il la peine de se le rappeler au milieu de tout ça ? Non, il ne le pensait plus. Rien ne comptait. Le pouvoir de désintégration de cette cruauté de forme métallique lorsqu’elle se précipitait sur vous, vous soulevait dans les airs, vous rabattait au sol comme un sac de grain, vous dispersait telle une pluie sanglante ou vous ouvrait à sa propre infinie noirceur – rien ne tenait à ça. Ca réduisait tout à néant. C’était tout. »
David Malouf, L’infinie patience des oiseaux
Commentaires
Une nouvelle découverte dont le titre me rappelle une citation de Françoise Lefebvre :"avoir le courage des oiseaux en hiver"
Bonne fin de semaine, Tania !
Bonjour, Fifi, bon week-end à toi aussi.
Ce livre traîne dans ma PAL, merci pour le rappel ;-)
Une bonne lecture en perspective. Bon dimanche, Anne.
Merci pour ce beau passage, bon week-end Tania, un beso.
Bon dimanche, Colo, je t'embrasse.
"Avoir le courage des oiseaux en hiver", c'est bien dit choisi à cette "infinie noirceur".
Un auteur que je découvrirai, merci pour les infos sur le titre anglais,
Il me reste à les vérifier, quand je retournerai à la bibliothèque.
Texte terrible, Tania !
Mais fort...
Bon dimanche à toi,
ANNE
Merci, Anne, de l'avoir reçu ainsi.
Bon dimanche, ici les jardins s'abreuvent.
(Impossible de laisser un commentaire chez toi, je réessaierai.)