« Quelquefois, il est si fatigué qu’il ne peut déposer sur le papier que son impuissance et sa stérilité. Et soudain, du fond de son épuisement, une intuition guide sa plume vers un sentier inconnu où lui sont délivrés de nouveaux oracles.
Il ne chasse plus les mots comme des papillons rares. Il veut que sa poésie sonne clair comme un chant de révolte, qu’elle s’alimente à un réel de chair et de sang.
Je chante ce soir non ce que nous devons combattre
Mais ce que nous devons défendre
Il cherche une poésie que chacun pourrait faire sienne. Des vers qu’on emporterait avec soi, qui s’échangeraient comme des mots de passe. »
Gaëlle Nohant, Légende d’un dormeur éveillé
Commentaires
Je ne sais pas si la poésie doit s'alimenter au réel. On peut défendre cette idée et le contraire.
Pour ma part, j'ai besoin de ce qui m'évade……..Par exemple, mon chemin sur le Causse (sur mon blog)
Rêver d'autre chose………………….La poésie comme la musique, ont tant de buts!
Ton installation sur le chemin accorde les mots et le réel à ta manière. Bon dimanche, Anne.
J'aime l'idée de vers comme mots de passe, un code pas si secret quand même si on dit: "Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie" ou "Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme !"
Bonne journée Tania
Ou "Il était une feuille avec ses lignes…"
Un léger voile sur l'azur ce matin, un baiser pour toi dans la lumière d'été.
Pour songer à ce que dit la première commentatrice, la poésie s'alimente peut-être du réel en des périodes où elle y est contrainte ?
C'est une belle trouvaille les vers échangés comme des mots de passe.
Parfois la poésie dit, nourrit la résistance et s'en nourrit, je le pense aussi.
Réservé à la médiathèque il y a peu.
Desnos ! oui !
Pour vous : "Les lois de nos désirs sont des dés sans loisirs." (Desnos, extrait de "Rrose Sélavy")
Merci Tania. Très gentille attention !