« Certes, les premiers jours furent laborieux, mais Franz s’habitua bientôt au style alambiqué des journalistes et aux aspérités de leurs formules récurrentes, et, peu à peu, il parvint à dégager le sens des différents articles. Au bout de quelques semaines, il était à même de lire les journaux assez couramment, sinon de la première à la dernière page, du moins grosso modo. Et bien qu’il fût souvent passablement dérouté par les divergences – voire les contradictions radicales – qui séparaient les différents points de vue, la lecture ne lui en procurait pas moins un certain plaisir. De cette forêt de caractères imprimés émergeait, dans un bruit de papier froissé, comme une idée des possibilités du monde. »
Robert Seethaler, Le tabac Tresniek
Commentaires
Cet assistant-buraliste inculte, a sans doute appris à lire en dehors de ses "coups de feu" dans des prestations quasi permanentes au comptoir ou chez lui avec des invendus, ce qui augmente son mérite.
Quelle ouverture pour son esprit cette "idée des possibilités du monde"!
un roman que j'ai lu il y a peu et beaucoup aimé
@ Doulidelle : A 17 ans, Franz a beaucoup à apprendre et le buraliste attend de lui qu'il lise tous les journaux destinés à la vente, quand aucune autre tâche ne le requiert.
@ Colo : Oui ! J'aime bien cette formulation.
@ Dominique : A bientôt sur ton blog, Dominique.
P.-S. Ouverture et effroi, comme en ce nouveau jour noir à cause des porteurs de mort, à Istanbul cette fois.
Je n'ai pas lu celui-ci, mais le suivant m'attend dans une pile "une vie entière".
J'en lirai sûrement des échos chez toi. Cette fois, c'est le bel été à Bruxelles, un ciel d'azur, j'espère qu'il en va de même chez toi.