« Dans les Annonciations des origines, une autre référence « animale » apparaît presque systématiquement : la colombe de l’Esprit Saint qui descend en direction de Marie sur un rai de lumière. L’animalité d’une telle image est absente dans les mentalités chrétiennes, tant cette représentation de la troisième Personne de la Trinité y est profondément ancrée. Sans donner à voir un oiseau, l’apparition de l’Esprit de Dieu sous la forme d’une colombe traduit clairement les paroles de l’ange adressées à la future Mère de Dieu : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre ». Cependant, le texte évangélique ne précise pas l’aspect de cette apparition. C’est à l’épisode du Baptême du Christ qu’est empruntée une telle figuration : « Le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, telle une colombe ». Les deux moments évangéliques ont été ainsi rapprochés et l’iconographie de l’Annonciation a presque systématisé l’irruption de l’Esprit de Dieu sous l’aspect d’une blanche colombe parfois nimbée d’un halo de lumière. »
Michel Feuillet, « Le bestiaire de l’Annonciation : l’hirondelle, l’escargot, l’écureuil et le chat » (étude bien illustrée parue dans la revue Italies 12 | 2008 )
Martino di Bartolomeo, L’Annonciation*, vers 1408, Siena, Pinacoteca Nazionale
(*seule illustration trouvée, peu fidèle, tirant trop sur le rose, les tons sont plus chauds en réalité)
Commentaires
Je crois que le chat de Lotto aurait bien aimé croquer la colombe.
Bien vu !