« Il y a dans la pantomime une grammaire des gestes, mais s’en tenir à cette grammaire, c’est agiter le squelette des trains fantômes.
Cependant, ce n’est pas l’épaisseur réaliste de la chair qu’il faut ajouter aux différents membres de la phrase, mais le halo poétique de la métaphore.
D’après les témoins qui l’ont vu jouer La maladie, l’agonie et la mort, c’est précisément ce que faisait Jean-Louis Barrault. Au lieu de représenter le mourant dans les affres et les tortures, comme l’aurait fait n’importe quel acteur confondant l’art du mime et la vulgaire imitation, il redressait le buste d’un mouvement brusque, et de la main qui s’abaissait avec lenteur il éteignait le souffle de la vie, comme on éteignait autrefois la flamme d’une chandelle. »
Gérard Macé, L’art sans paroles
Commentaires
La métaphore pour suggérer le pathos...un vrai art.
Un grand acteur Barrault, quelle phrase si juste, merci!
Quelle magnifique évocation du geste, n'est-ce pas ?
Bonne journée, Dame Colo.
Certains joignent le geste à la parole, le mérite revient à ceux qui se passent de la seconde pour mieux dire : c'est de l'art bien sûr.
"Avant de dire quelque chose, il faut s'assurer que le silence ne soit pas plus important" (Marcel Marceau).
Belle variante du proverbe : "La parole est d'argent, mais le silence est d'or."
Bon week-end, Christw.