« S'adressant à Eric, la directrice lui demanda ce qui n'allait pas à l'école. "J'aimerais bien être comme tout le monde", répondit-il et après un long silence : "J'ai une boîte noire dans la tête que je ne peux pas ouvrir." Il parlait tout bas comme s'il avait peur d'être entendu, ce qui se traduisait par d'énigmatiques chutes de voix. Juliette était bouleversée. N'en pouvant plus, elle se leva et discrètement prit congé de la directrice. »
Jean-Luc Outers, De jour comme de nuit
Jacob Smits, Profil de jeune homme
Commentaires
on imagine avec effroi les conseils de classe : long alignement de boîtes noires analysées par de doctes spécialistes
Et si de la boîte noire, en l'ouvrant, surgissait impromptu le clown à ressort de la vie imprévue?
A chacun sa mécanique imprévisible...
@ JEA : Effroi partagé. Ce personnage est des plus touchants.
@ Versus : Il en est aussi sans ressort (des boîtes, non des clowns).
Désir ardent des ados d'être comme tout le monde, souhait d'adultes de ne pas l'être devenu...
N'a-t-on pas tous une plus ou moins grande boite noire dans la tête dont on ne saura jamais déchiffrer les secrets qu'elle recèle?
L'important n'est-il pas de le reconnaître comme ce garçon plutôt que passer son temps à essayer de la dissimuler pour jouer les adultes?
@ Colo : Et la difficulté de protéger certains du désespoir.
Bonne journée, amie (je sais que tu restes connectée même sans connexion).
@ Gérard : Ce garçon souffre au-delà du compréhensible, l'école des sept lieues sera une sorte de dernière chance pour lui.
Nous avons tous à vivre malgré tout ce qui nous échappe, c'est vrai.
Bon dimanche, Gérard, sous la pluie comme ici, peut-être.
Bon dimanche Tania malgré la pluie.
Merci, bonne soirée.