« On reste un long moment silencieux et puis le prince se penche, me touche doucement la main.
– J’aime votre compagnie. Par votre présence, vous me gardez dans l’attente. Dans l’envie.
Dans la chambre, il fait presque nuit.
– Vous devriez bénir votre silence. Cette capacité que vous avez à ne rien dire.
– Mais quand je suis avec lui…
– Vous attendez trop de lui.
Il sort la pipe de sa poche, avec une allumette, il enflamme le tabac.
– Il ne faut pas attendre. Laissez-vous traverser. »
Claudie Gallay, Seule Venise