Le ciel peu à peu se venge
De la ville qui le mange.
Sournois, il attrape un toit,
Le croque comme une noix,
Dans la cheminée qui fume
Il souffle et lui donne un rhume.
Il écaille les fenêtres.
N'en laisse que les arêtes.
Il coiffe les hautes tours
D'un nuage en abat-jour.
Il chasse le long des rues
Les squelettes gris des grues.
La nuit, laineuse toison,
Il la tend sur les maisons.
Il joue à colin-maillard
Avec les lunes du brouillard.
La ville défend au ciel
De courir dans ses tunnels.
Mais le ciel tout bleu de rage
Sort le métro de sa cage.
Taches d'encre, taches d'huile
Sur le ciel crache la ville.
Mais le ciel pour les laver
Pleut sans fin sur les pavés.
Commentaires
« Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire. »
Paul Claudel
Alors toutes les griffures du ciel que sont nos tours et nos maisons sont autant d'obstacles pour les autres êtres vivants. Le ciel se venge, il nous remet à notre place . Superbe poème de Dobzynski . Merci beaucoup Tania et très bon week-end
De quoi faire peur à cette tour aux perspectives polluantes de Bruxelles !
Que le ciel se fâche ou joue à collin-maillard avec les lunes du brouillard, la ville fait silence.
J'ai beaucoup aimé ce poème, qu'on a envie de lire à haute-voix immédiatement !
Le ciel bleu nous joue des tours, ici aussi, dans les montagnes...
"Ciel, mon mari", s'écria la nuit voyant le jour se relever...
@ Gérard : Merci pour cette belle phrase de Claudel. Bon week-end !
@ Christw : Je dois tout de même reconnaître que la vue du ciel, d'un cinquième étage, est un cadeau quotidien.
@ Annie : Après la montagne vue du ciel, le ciel vu de la montagne ?
@ JEA : "Ciel !" ou "Juste ciel !", telle est la question.
Un poème espiègle que je ne connaissais pas, ponctué de ciels immenses (pris d'une même fenêtre ou d'un même balcon ?)
Des photos prises de ma terrasse mardi soir, oui. Bon dimanche, Aifelle.
L'essen - ciel!
Bonjour, Zoë - des ciels d'été superbes chez vous aussi, j'espère.
Oh voilà un poème que j'aurais adoré apprendre à l'école. Il est quand même plus gai que "Le ciel par-dessus les toits" de Verlaine !
Superbes, les photos qui l'accompagnent !
Il te plaît aussi ? Bien ! Mais j'aime aussi celui de Verlaine, tu sais qu'il l'a composé en prison à Mons ?
J'aime photographier le ciel, merci. Si j'avais un meilleur appareil photo, j'essayerais de capter pour toi le ciel nocturne avec les boules de l'atomium illuminées à l'horizon, sous les dernières traces du couchant (22h45) et puis, plus haut, ce merveilleux dégradé du bleu ciel au bleu nuit où les premières étoiles scintillent.
un joli poème, joliment illustré :)
Bonjour Niki. Quelques gouttes de pluie ce matin, vite évaporées, un ciel rafraîchissant.
super poème j'aime beaucoup
super poème j'aime beaucoup