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Carte postale

Juillet a été plutôt frais en Valais comme en Belgique, et le retour du beau temps pour le dernier week-end du mois nous y a retenus un peu plus longtemps. Vous avez joué le jeu en mon absence, je vous répondrai, bien sûr – merci à toutes et à tous ! Je pourrais vous parler du jardin des Alpes retrouvé, éclatant de couleurs sous les cinq degrés matinaux d’une balade vers un lac de montagne entre nuages et promesse de soleil (tenue), du bleu des aconits et des gentianes, du jaune des renoncules, de la fraîcheur des marguerites, mais je vous promets pour bientôt d’autres couleurs, celles de deux belles expositions de cet été, à Lausanne et à Martigny. Avant de quitter la Suisse qui préparait le premier août, jour de fête nationale, je me suis laissé inspirer par Le Temps du samedi 30 juillet 2011, et voici une revue de presse en guise de carte postale, composée pour vous en plein air, de tasse en tasse de thé. 

 

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Passons sur l’envolée du franc suisse par rapport à l’euro, coûteuse pour les vacanciers mais aussi pour les autochtones. Calendrier oblige, Le Temps livre quelques articles autour de « l’identité suisse ». Le Suisse moyen est une femme, dans la quarantaine… Sous le titre « Des bananes, 1,42 enfant, le bonheur », Albertine Bourget propose un réjouissant « inventaire subjectif nourri de statistiques ». Les Suissesses composent 50,8 % de la population, plus souvent divorcées que mariées. En tête des courses suisses, les bananes et les kiwis, et ça leur réussit : 59,2 % des Suisses arborent un indice de masse corporelle correct, avant 55 ans du moins. Non fumeurs à 72,1 %, ils sont une majorité à se laver les dents deux fois par jour. Leur salaire mensuel brut médian fait rêver (5840 FS, soit environ 5000 euros). « Le Suisse aime lire. Aux toilettes pour 51 % de la population. »

 

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Dans Le Temps Week-End, les amateurs de saucisses peuvent lire l’histoire de ce « boyau typique du premier août », « Sa Majesté Cervelas Ier », en l’honneur de qui Antoine Jaccoud, scénariste et dramaturge, a même composé un petit poème en prose, « L’embarras du cervelas ». Les admirateurs de Madame Grès visiter l’exposition parisienne au Musée Galliera (« Le sacre du pli »). Les amateurs d’anecdotes royales s’émouvoir de l’éclipse récente de Rania de Jordanie (« Attention, reine fragile » par Stéphane Bonvin).

 

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Toute une page pour la musique classique, bravo. Julian Sykes s’est entretenu avec le chef d’orchestre Daniel Harding. Interrogé sur sa gestuelle, celui-ci répond : « Les gestes d’un chef, son comportement, tout cela a une incidence très concrète. Imaginez une centaine de personnes sur scène. Comment faire bouger cette masse sans que cela paraisse une lutte ? » En une du Samedi culturel, une photo pleine page – Fred Astaire et Cyd Charisse dansant sur fond rouge – annonce le dossier consacré à « Vincente Minnelli, tisseur de rêves » qui « a fait sienne cette observation de Van Gogh : « J’ai voulu peindre avec le rouge et le vert les terribles passions humaines. » »

 

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Formidable page littéraire : Georges Nivat rend hommage au fondateur de l’Age d’Homme, Vladimir Dimitrijevic, le « brigand serbe », décédé en juin dernier. Il dresse le portrait d’un passionné à la fois arrogant et humble, dont la soif de lecture remonte aux rêves d’un enfant qui, à Belgrade, « regardait les vitrines de librairies : elles seront pour jamais son arbre de Noël ». Ce « chercheur d’or » a fait connaître Grossman, Zinoviev, Witkiewicz et d’autres grands « que l’Occident s’obstine à ne pas lire », comme Dobritsa Tchessitch dont, je vous l’avoue, le nom même m’était inconnu.

 

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Veysonnaz vu de Nendaz (Sornard), juillet 2011

 

Bien des pistes de lecture s’ouvrent ainsi, en feuilletant un journal : je suis partante pour « Le Droit de vivre ou le problème des sans-parti » de Panteleïmon Romanov (enthousiaste Isabelle Rüf). Les meilleures ventes de livres en Suisse sont délicieusement placées sous la rubrique « Effeuillage ». J’y ai vu avec plaisir un roman que je viens de lire en sixième position, je vous le présenterai bientôt. Que Le Temps me pardonne ces emprunts non autorisés sans m’accuser de plagiat, j’espère avoir bien mis tous les guillemets. Si j’avais été résidente suisse, nul doute que j’aurais souscrit à son offre estivale d’un mois d’abonnement gratuit – mais non, j’en aurais été exclue… puisque je figurerais déjà sur la liste des abonnés.

Commentaires

  • Un bien joli retour!
    Envoyer les cartes postales une fois rentrée, c'est toujours une belle idée! (je blague)
    Pour lire je m’installerai sur le haut du clocher, dans les nuages...c'est plus romantique.

  • Il s'en passe des choses dans un pays où il ne se passe rien !!
    Merci pour cet aperçu de presse très joliment illustré.
    (J'aime bcp l'appellation des éditions: l'Age d'Homme)

  • J’ai vécu deux ans en Suisse, en 1945, dans la montagne, pour soigner le mal de l’époque, mortel et dangereusement contagieux … J’y ai connu le désespoir, l’enthousiasme et la beauté … mais aussi l’indifférence de l’exclusion … J’ai aimé et abhorré ces cœurs hautains comme leurs aigles … et ces yeux aussi bleus que leurs ciels sans nuages … si profonds d’un autre monde …

  • Quelle bonne idée que ce vagabondage dans un journal. On ne sait pas trop si on en apprend davantage sur le journal que sur la vagabonde... Mais il est vrai que les journaux, dont j'ai très facilement une mauvaise opinion, contiennent quelquefois, s'ils sont parmi les meilleurs, des petites perles sur lesquelles on passe trop vite.
    Et puis, dans le Valais, on coup d'oeil sur un coin de nature, un autre dans Le Temps : comment mieux y vivre ?
    Merci pour ces jolies promenades.

  • Heureuse de te voir de retour malgré quelques pages pour nous consoler tes billets nous manquaient
    Je souris à cette revue de presse car nous aurions pu nous croiser sur les routes, je prépare mon sac pour la Haute Savoie, ses laces, ses sommets et peut être sa neige ? si si c'est déjà arrivé l'été !

  • Très réjouissantes et variées tes cartes postales, truffées d'informations en tout genre. Les vues sont superbes, je suis heureuse de te retrouver, bon retour.

  • C'était la promeneuse au dessus de la mer des nuages ! J'aime beaucoup les photos ! J'avoue je n'ai pas réussi à mettre de titre sur les images précédentes parce que les autres m'ont intimidé avec leurs trouvailles !
    J'aime bien la revue de presse sur la Suisse. Et du coup je découvre que sans être suisse moi aussi je mange beaucoup de bananes et je garde la ligne !

  • Me voilà également de retour de vacances agréables, intéressantes et...sans pluie en Normandie. J'espère que tu vas bien. A bientôt.

  • Magnifiques paysages ennuagés , ce qui a fait dire à certains que les suisse(sse)s sont élevé(e)s dans du coton !

  • @ Colo : Qui sait si la poste... Sans l'accent de ce clocher, la vue ne serait certes pas la même. De chez moi, tu pourras en compter davantage, tu auras le choix.

    @ MH : Et savez-vous que c'est une femme, Micheline Calmy-Rey, qui préside actuellement la confédération suisse ? (L'Age de femme ? ;-)

    @ Doulidelle : Temps et lieux inoubliables, je le comprends.

    @ Jean Jadin : Heureuse que vous ayez pris plaisir à ce vagabondage dans un journal, bien agréable après quelques marches en montagne.

    @ Dominique : Un matin, nous avons découvert un panorama tout saupoudré de blanc sur les sommets - la neige était tombée à partir de 1800 mètres ! Bonnes balades, Dominique.

    @ Niki : Merci, Niki. Les photos ne sont pas toutes nettes, je les ai choisies en coup de vent.

    @ Aifelle : En matière de photographie, tu es indulgente. Je viens te lire bientôt.

    @ Euterpe : Vous voilà un peu suisse ? A bientôt, Euterpe.

    @ Un petit Belge : Bonjour, Vincent. Contente de te retrouver.

    @ Gérard : Hum - ou dans la ouate ?

  • Cool, la revue de presse sur mon pays! Loin des clichés, enfin! Quant aux clichés, ils me sont bien familiers. A très bientôt, Tania.

  • Mince ! Mon commentaire ne s'est pas affiché ! Je disais que c'était les vacances de la promeneuse au-dessus de la mer de nuages (de Caspar David Friedrich) d'après les photos et que je n'ai pas réussi à participer au jeu des cartes postales parce que les trouvailles que j'ai lues dans les coms m'ont paru trop fortes pour les concurrencer. Bon j'espère que cette fois mon com' va apparaître. Je me lance...

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