Pause mallorquine / 6
Ecrire lentement
– traits blancs sur un fond noir – ,
sur le papier bruyant
des mots de grand silence.
Promptement, fracasser
– en traits rouges de sang –
des silences douteux
avec des mots qui crient.
La tasca del poeta
Escriure a poc a poc
– traços blancs sobre negre -,
al paper de la fressa,
paraules de silenci.
De pressa, esbardellar
– traços vermells de sang –
tèrbols silencis còmplices
amb paraules de crit.
Commentaires
Cocteau :
- "Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."
Tâche et taches d'encre...
Étrange transformation de "silencis còmplices" en "silences douteux", non?
L'ensemble est bien joli ce matin, merci!
Cette poésie me plait beaucoup, j'ai fait une petite recherche sur le site des éditions de l'amandier qui le publie, sais tu de quel recueil ce poème est tiré ?
@ JEA : Comme les fleurs, peut-être ?
@ Colo : Un silence complice, c'est tellement mieux. Très bonne journée à toi.
@ Domininique : Je l'ignore. Dans "Les Poètes de la Méditerranée", le copyright renvoie aux Editions 62, S.A. et à la traductrice Denise Boyer. La notice biographique mentionne "En quarantaine" suivi de "Usufruit" (2006, en traduction française) et "Formes de l'ombre. Poésie (1966-2002)" (2003, en catalan).
Passer du silence au fracas et rien qu'avec les mots sur papier... tout un art!
@ MH : "Le poète est à la fois le plus solitaire et le moins solitaire des hommes." (Ramuz)