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Sirène ou vipère

« Dans mon accoutrement d’hier soir, un long fourreau noir brodé de paillettes d’or qui miroitait sous les éclairages du Ritz, je me croyais désirable, si précieuse – l’idiote ! J’étais la femme de l’écrivain le plus célèbre du monde et le plus jeune dans sa catégorie : vingt-neuf ans. Et moi, défaite à pas vingt-six ans, on aurait dit que j’étais sa suivante, sa chienne. Scott m’a regardée de son glance bleu-vert, du même bleu polaire qu’il fait dans ses verres de gin.

« Voici que tu te couvres d’écailles, me dit-il, balbutiant. C’était donc écrit. »

J’ai cru à une hypnagogie, une hallu d’ivrogne.

« Je t’aimais tant, Scott. Je ne suis pas une sirène. Je n’ai aucune magie. Rien que mon amour pour toi, Goofo.

– Tu dis ça. Personne n’y croira. » Il se mit à glousser : « Et puis, je ne pensais pas à une sirène. Je pensais à une vipère. Tu es si abjecte. » »

 

Gilles Leroy, Alabama song 

Zelda_Fitzgerald,_1922.png
 

Zelda en 1922, par Gordon Bryant pour Shadowland magazine

http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/609131

 

 

Commentaires

  • Et cette époque pas glorieuse où un automatisme accolait "lubrique" à "vipère"...

  • Si tous ces mots ont été dits, ce Scott est "abject" !!
    Sirène ou vipère Zelda fut "une SOURCE constante pour l'écrivain"... la femme est l'avenir de l'homme, quel qu'il soit ?

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