« Aujourd’hui encore, plus de soixante ans après, je me rends compte que
je n’ai jamais pu me résigner à sa disparition. D’une certaine façon, je ne l’ai jamais acceptée. Chaque jour, maman se tient près de moi, et je sais que ce que j’ai pu accomplir dans ma vie l’a été grâce à elle. C’est elle qui m’a animée et donné la volonté d’agir. Sans doute n’ai-je pas la même indulgence qu’elle. Sur bien des points, elle me jugerait avec une certaine sévérité. Elle me trouverait trop peu conciliante, pas toujours assez douce avec les autres, et elle n’aurait pas tort. Pour toutes ces raisons, elle demeure mon modèle, car elle a toujours su affirmer des convictions très fortes tout en faisant preuve de modération,
une sagesse dont je sais que je ne suis pas toujours capable. »
Simone Veil, Une vie
Commentaires
Mon billet de hier parle aussi de "la mère" à travers l'histoire du petit chaperon rouge...
Et... c'est très différent...je reprends l'explication de Anne-Marie Garat dans "Une faim de loup" pour expliquer un comportement disons... étrange de cette mère...
Bien loin de celui de Simone Veil...
Chère Tania, comme j'ai mis mon blog en stand by, j'ai plus de temps pour visiter les autres et me régaler comme ce soir de votre présentation du livre de Simone Veil. C'est une femme respectable, en effet. Si les gens de droite étaient tous de cet acabit, nous n'aurions plus besoin d'être de gauche.
J'aurais pu - j'aurais dû - écrire à peu près la même chose sur ma mère.
@ Coumarine : En lisant ton billet sur le loup, le chaperon rouge, la mère et la grand-mère, je me disais que les relations mère-fille sont complexes et pas forcément complices comme entre Simone Veil et sa mère. Avec la même mère, deux soeurs n'ont déjà pas la même relation, c'est tout dire. Et une mère ne traite pas non plus tous ses enfants de même, ai-je souvent observé. Vaste sujet.
@ Zoë Lucider : Si les hommes et les femmes politiques étaient tous de cet acabit... Rêvons.
@ Damien : Un bel hommage, tôt ou tard.