« Il arrive qu’aucune voix ne sorte de ma voix. Je veux revenir à la lecture silencieuse de qui n’a rien à produire, aucun son à émettre, aucun micro devant lui, promenant ses yeux sur une page pour l’instruction de son esprit, sans que lui soient comptés ni les mots ni les pages. Que mon cerveau ne soit pas la chambre close où je tourne encagé, mais un espace libre, étendu, infini, verdoyant. »
Denis Podalydès, Voix off
Commentaires
Voilà un excellent exercice à imposer aux abuseurs de la parole !
« Il arrive qu’aucune voix de sorte de ma voix » … Existe-t-il une « lecture silencieuse » … Je me pose la question et la pose aux érudits habitués de Tania … Depuis que je m’interroge à ce sujet, et que je me livre à l’exercice, je dois constater que la lecture n’est jamais silencieuse dans toute l’acceptation du terme. … Quand je lis mon cerveau prononce les mots … c’est imperceptible si on ne fait pas un gros effort d’attention … J’aimerais connaître le sentiment des autres qui se livreraient « honnêtement » à l’exercice avec « beaucoup de concentration » pour essayer de penser sans support d'un texte, uniquement avec les idées … cela apporte de « l’eau à mon moulin » quand je prétend que l’homme est un machine intellectuelle perfectionnée … Arrivez-vous à penser "sans textes" et sans la précision du "vocabulaire" pour développer vos idées ... ?
@ MH : Vous pensez à quelqu'un en particulier ?
@ Doulidelle : Il y a débat, en effet, sur cette lecture intérieure, qu'on a voulu exclure dans l'enseignement et qui pourtant est une pratique très courante. Quant à penser sans mots, c'est une autre affaire, encore bien plus complexe. Pour moi, je dirais: pas de pensée sans langage (quel que soit le langage).