Je redresse une branche
Qui s'est rompue. Les feuilles
Sont lourdes d’eau et d’ombre
Comme ce ciel, d’encore
Avant le jour. Ô terre,
Signes désaccordés, chemins épars,
Mais beauté, absolue beauté,
Beauté de fleuve,
Que ce monde demeure,
Malgré la mort !
Serrée contre la branche
L'olive grise.
Yves Bonnefoy, Que ce monde demeure !
Les planches courbes, Poésie/Gallimard, 2020
Jardinet sur le boulevard, mai 2022
Commentaires
merci à toi de nous livrer quelques vers
Parler de la vie, de la mot.
Et de la beauté.
Le travail des poètes et des vivants.
Très beaux vers, qui me donnent envie de me procurer "les planches courbes".
Magnifique photo !!!!
Presque une prière...
Bonne journée, Tania.
joli!
on espère que tu passes de bonnes vacances :-)
Merci Tania pour cette belle photo et de si jolis mots.
Bisous
Que de délicatesse dans la poésie et quelle belle rencontre avec la photographie. Je crois y reconnaître une de ces belles avenues de Bruxelles et le parfum du seringat ! Merci
Quel beau poème et combien il sait rendre la fragilité des choses.