« Depuis quatre jours, la place de Laure dans l’atelier était vide. Lorsqu’il ne l’avait pas vue arriver jeudi matin, il avait su que quelque chose n’allait pas. A onze heures, il avait laissé un message. A midi, un autre. A treize heures, il avait composé son numéro fixe. […] C’est encore William, j’ai quitté l’atelier, je passe chez moi prendre les clés de Belphégor et je viens chez toi, avait-il laissé comme ultime message sur le portable de Laure. C’est ainsi qu’ils nommaient entre eux le double des clés de son appartement – William ne l’utilisait que pour aller nourrir le chat lorsqu’elle était absente. »
Antoine Laurain, La femme au carnet rouge
Commentaires
Voilà un extrait bien choisi, à même de raviver chez chacun(e) d'éventuels traumas. Une angoisse qui monte à chaque non réponse, des scénarios qui se bousculent dans la tête ... Et puis on découvre l'explication du silence.. En fait tout va bien. Ou pas ? Excellent exercice d'imagination.
C'est cela, merci, Ariane.
Le genre de scène où l'on peut retrouver des émotions vécues soi-même et en percevoir encore l'inquiétude.
Ah, l'inquiétude... Pourvu qu'elle mène au soulagement.
Cela me rappelle un évènement; je pense qu'à tous, ce genre d'absence parle. Le manque de mots...
Les téléphones portables ont peut-être rendu ce genre d'attente encore plus difficile à supporter ?