« Louise est soulagée d’avoir prononcé le mot. Mensonge. A la fin, ce dont elle fait grief à Stephen, ce n’est pas de l’avoir quittée : après tout, c’était son droit. Non, c’est de lui avoir menti, de l’avoir flouée, manipulée peut-être, de lui avoir dissimulé d’abord ce qui survenait dans sa vie à lui, de l’avoir sciemment minimisé ensuite quand il s’est agi de passer aux aveux, d’avoir protesté de sa bonne foi alors que son insincérité était accablante, de s’être engagé à mettre un terme au désordre qu’il avait lui-même provoqué, de lui avoir enfin laissée nourrir des espoirs qu’il n’a jamais concrétisés. Elle aurait horriblement souffert, bien entendu, d’une rupture brutale qu’elle n’aurait pas vue arriver mais moins, infiniment moins, que de cette affreuse agonie, que de ce chemin de croix pavé d’humiliations. »
Philippe Besson, L’arrière-saison
Commentaires
On n'en finira jamais de décortiquer les relations complexes de couple; il y a ceux qui dupent, ceux qui sont dupés...et même ceux qui selon le moment sont dans les 2 cas. il faudrait de la sincérité chez les 2, mais on ne refait pas l'humain.
Les romanciers (ouf!) ont encore de beaux jours devant eux!
Un thème éternel, en effet, et j'imagine que Besson l'explore dans beaucoup de ses romans.