« De retour à New York, j’ai eu du mal à me réadapter chimiquement. Plus que cela, j’ai eu des accès de nostalgie, une envie d’être où j’avais été. De prendre mon café matinal au Café de Flore, mes après-midi dans le jardin de chez Gallimard, les poussées de productivité dans le train en mouvement. J’étais restée à l’heure de Paris, je piquais du nez en fin d’après-midi, m’éveillais soudain en plein calme, au milieu de la nuit. C’est au cours d’une de ces nuits que j’ai regardé Le jardin secret. Un garçon invalide se remet à marcher grâce à la ferveur et à la volonté d’une jeune fille pleine d’entrain. Il y eut un temps où je me voyais écrire de telles histoires. Comme La petite princesse : aventures d’une écolière anglaise ou Le petit prince paralysé. Des orphelins négociant une obscurité éclipsée dans la lumière. Pas le genre d’histoire que je me suis retrouvée à écrire haletante et sans remords dans un train pour Paris.
Silence. Passage des voitures. Le grondement du métro. Des oiseaux appelant l’aube. Je veux rentrer à la maison, geignais-je. Mais j’étais déjà à la maison. »
Patti Smith, Dévotion
Commentaires
Pas lu. Pas encore. A la fin, tu nous diras.
Mais je crains la nostalgie qu'elle semble éprouver....Elle nous fragilise, nous retient; à moins -comme cela semble être le cas- qu'elle nourrisse son inspiration.
Dans son cas, c'est surtout l'inspiration, je te rassure.
J'ai vu le film qu'elle évoque, je vois tout-à-faire l'histoire. Sa réadaptation à New-York a l'air vraiment difficile.
Je n'ai pas vu ce film. Patti Smith aime beaucoup la France. Sais-tu qu'elle a acheté une maison près de Charleville-Mézières liée à la famille de Rimbaud ?
https://www.lesinrocks.com/2017/03/28/musique/musique/patti-smith-rachete-une-part-du-domaine-darthur-rimbaud/
https://www.commune1871.org/nos-actualites/actualites/214-arthur-rimbaud-patti-smith-et-la-commune
Oui, je l'avais lu dans un article. Merci pour le lien.
Ah, le second lien n'était donc pas nécessaire, je le laisse pour info.
Ah! ah! J'ai eu le même problème hormis le décalage horaire quand je suis revenue à Paris après un long séjour en Grèce.
Un temps de réadaptation... Bon dimanche, Zoë.