« Quand je fais avec quelqu’un une randonnée ou une promenade et que nous restons sans parler, ou quand je sors du cinéma avec quelqu’un et que nous attendons un peu pour commenter le film, je pense à Olga. De même, quand quelqu’un, homme ou femme, me dit son bonheur d’avoir trouvé un être avec qui l’on peut rester sans parler. Cela fait du bien d’être lié à l’autre sans être obligé de se donner en spectacle pour le distraire. Mais ce n’est pas une chose dont les uns seraient capables et les autres non, qui lierait les uns et séparerait les autres. Le silence s’apprend – en même temps que l’attente, qui va avec le silence. »
Bernard Schlink, Olga
Commentaires
Je trouve que lorsqu'on aime vraiment, on supporte le silence en semble, on est bien, on n'a rien à en dire, on partage des choses à des moments, mais le silence n'est pas absence...'
Difficile à expliquer.....
L'état de bonheur parfois peut se passer de mots.
C'est vrai, Anne, je le pense aussi. (Et un petit diable sur mon épaule me souffle : ... ce qui n'empêche pas de faire la conversation de temps en temps ;-)
Oui, voilà : silence partagé, paroles partagées, alternance de la communication comme diastole et systole font l'alternance du rythme cardiaque.
Autre alternance : tes lectures et leur partage dont profitent tes lecteurs-trices , Tania.
Et j'admire comme tu tiens le rythme !
Bonjour, Ariane, merci pour ce commentaire rythmé !
Ce silence partagé est l'un des beaux cadeaux de certaines amitiés (ou de certaines amours). Oui... et particulièrement en marchant, ou en peignant, en ce qui me concerne.
Bien à toi, Tania.
Merci, Anne, de revenir ici avec ce prolongement personnel.
J'ai du mal à comprendre les personnes qui se mettent à parler après une séance de cinéma, avant même que les lumières se rallument. J'ai toujours besoin d'un temps de respiration d'abord. Et marcher en silence avec quelqu'un ne me pose aucun problème, même si j'aime bien échanger aussi.
Savoir se taire ensemble est peut-être aussi une ligne de fracture entre introvertis et extravertis ? Bon dimanche, Aifelle.
C'est le paradoxe: ton petit diable a bien raison :-)
Pour ne pas en arriver au silence du vieux couple dans "Le Chat" (Gabin-Signoret) ;-)