« L’arrivée d’André V. la ramena à un sentiment bien différent et au moment qu’elle avait à vivre. Intensité de cette présence. Intérêt immédiat de Sarah. Mais autre chose aussi : une gêne, aussitôt perceptible parmi les amis d’Astrid.
Il s’assit en face de Sarah. Son regard, son attitude, plus encore que son accent natal, soulignait qu’il n’appartenait pas au clan. N’y appartiendrait jamais. Il s’immisça pourtant dans la conversation, sans paraître décalé ni ignorant, comme c’était son cas. Ce Russe connaissait les us et coutumes de l’Aquitaine et les familles de l’establishment provincial comme un pur autochtone.
– Je suis amoureux de cette ville, dit-il à Sarah. Même en Russie, je vis en symbiose avec elle.
Symbiose… Il aimait les mots précis, savants, et parlait un français impeccable. Seul son accent russe, accent mélodieux et caressant, rappelait ses origines.
Sarah se taisait pour mieux l’entendre et mieux le regarder. Elle n’aurait su dire pourquoi cet homme l’émouvait autant. Mais le fait était là : elle en était absorbée. »
Dominique Bona, La Ville d’hiver
Commentaires
Les clans, difficile d'y entrer; ce sont des forteresses qui tiennent les autres à l'écart. Ce livre semble une douce rêverie………...Tentan.
Rêveries, recherches, quelques rencontres, c'est à quoi s'adonne cette héroïne, en effet.
Joli moment, j'aime ce mot SYMBIOSE, avec un accent russe, il me plait encore plus... À bientôt Tania. brigitte
Un mot d'harmonie… Bon dimanche, Brigitte.